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Jésus, le maître de Galilée

Jesus

par Emmanuel Moulin

Pour ce mois de décembre 2005, nous vous proposons un dossier spécial sur Jésus et son véritable message spirituel.

Une petite remarque : pour moi, l’église chrétienne n'est pas le Christ, pas plus que le bouddhisme n'est le Bouddha d’ailleurs.

Les êtres accomplis qu’on appelle « les éveillés » sont toujours des rebelles, ils sont en marge de la société et la nature divine qui s 'est révélée en eux ne peut être organisée par les hommes. Au contraire, il faut reconnaître que l’ église chrétienne a souvent même été à l’antipode du message d’amour de Jésus. Depuis des siècles, ils supportent les dogmes, les croyances et des habitudes contre nature sans avoir réellement progresser vers la vérité ou vers l’émergence d’un homme nouveau.

Je suis personnellement totalement en faveur de la spiritualité authentique et individuelle qui permet une véritable révolution de la conscience. Dès que la spiritualité s’organise, elle s’éloigne de la vérité. C'est pourquoi la religion ne devrait absolument pas être organisée : elle devrait rester la quête privée, personnelle et intime de chacun.

J’ai été agréablement surpris par exemple de voir l’honnêteté et le courage de l’Abbé Pierre dans son dernier livre « Mon Dieu... pourquoi ? » et lors de l’interview qu’il a accordé à Marc-Olivier Fogiel dans On ne peut pas plaire à tout le monde car il a su dire des vérités qui vont à l’encontre de l’orthodoxie ecclésiastique. Et cela est tellement rare !

Pour le chercheur de vérité, les paraboles de Jésus ont un parfum particulier car elles sont très simples ; elles s’adressaient à des gens simples (paysans, pêcheurs, artisans...) qui vivaient il y a 2000 ans. Elles ont malheureusement été souvent depuis très mal interprétées.
Il faut donc aujourd’hui disperser les confusions afin que le maître de Galilée nous réapparaisse dans toute sa beauté lumineuse, empli d’amour et de compassion.

Le coeur profond de Jésus par exemple, n'est ni la croix ni la souffrance, mais l’amour et la transcendance. Jésus est simultanément un krishna célébrant la vie et un bouddha dépassant la souffrance et la joie. D’où la croix, symbole de la transcendance. Les chrétiens ont déformé le vrai visage de Jésus et prétendu qu’il ne riait jamais. Pouvez-vous imaginer un homme qui participe à des repas, mange et boit, sans jamais être festif ? Jésus était en réalité un bon vivant, il enseignait d’abord la célébration de la vie !

Quand Jésus dit : « Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche ! »
Les chrétiens ont mal interprété ces paroles. Pour eux, repentir est synonyme de regrets, de honte et de culpabilité. Mais, par repentir, Jésus signifiait « Retournez » (du mot Tchouva en hébreu), « revenez à Dieu ».

Et « le royaume des cieux est proche » ne signifie pas que le c’est bientôt la fin du monde comme beaucoup le pensaient mais, cela signifie que votre être intérieur est à portée de main. Il est disponible à tout moment.

Jésus dit : « A ceux qui possèdent, il sera donné davantage. A ceux qui n’ont rien, le peu qu’ils ont leur sera enlevé. » Des paroles à première vue peu démocratiques et cependant pleines de vérité ! Il est un fait que dans le coeur de celui qui est heureux le contentement continue de grandir. L’esprit triste est par contre de plus en plus morose. La vie, l’existence se montre généreuse avec ceux qui sont joyeux et qui savent savourer chaque moment. Elle n’aime pas ceux qui sont plaintifs et qui font la mine longue ! Comment Dieu pourrait vous aimer si vous ne vous aimez pas vous même ?

Comment expliquer aussi ces paroles étonnantes : « Si quelqu’un vient à moi sans haïr son père, sa mère, ses enfants, ses frères, et jusqu’à sa propre vie, il ne peut être mon disciple. »

On touche là à l’essence même de la spiritualité. L’enfant, lorsqu’il naît, s’attache à la mère et perd le souvenir de son être et de la présence du Tout. Peu à peu son attachement grandit englobant toute sa famille et il oublie son unité avec l’existence. Jésus par ses paroles veut nous dire que la naissance spirituelle ne peut se faire que si la personne transcende l’attachement à la famille biologique. Dans la bouche de Jésus, « haïr » signifie simplement « ne pas s’attacher ». Il a sûrement choisi un terme puissant pour secouer son public.

(Noter : transcender l’attachement à la famille ne signifie pas ne pas l’aimer mais cela signifie que vous n’êtes plus dépendant psychologiquement de votre famille c’est une grande différence qui est souvent mal comprise).

« Jésus le seul fils de Dieu » ? Par cette expression, Jésus laissait entendre à ses disciples qu’il avait atteint quelque chose de divin. Il ne voulait pas paraître un super homme...il s’appelait d’ailleurs lui même aussi « le fils de l’homme ».
Vous voyez les paroles de Jésus n’ont pas vieilli...faut-il encore savoir les interpréter justement ! En tout cas, ce n’est pas pour rien que le Christ est devenu un jalon dans l’histoire de la conscience humaine. Il a inauguré une ère nouvelle et parler de l’époque avant ou après Jésus-christ est sûrement significatif. La conscience humaine n’est plus la même.

Jésus nous rappelle que le plus haute possibilité de l’homme, c’est Dieu :

Dieu est Amour, celui qui demeure dans l’Amour demeure en Dieu et Dieu en lui »

Un message plus qu'actuel en pleine globalisation...

Paix et harmonie, Emmanuel