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L’ordre des templiers jusqu’à aujourd’h
L'histoire "officielle" à retenu qu'au lendemain de la première Croisade (1118), 9 chevaliers du Nord-Est de la France et de Flandres se retrouvent en Terre Sainte et créent l'Ordre des Pauvres Chevaliers du Christ.
Ils avaient pour nom Hugues de Payns, Geoffroy Bisol, Payen de Montdidier, André de Montbard, Godefroy de St-Omer, Rosal, Archambaud de St-Amand, Godemar et Geoffroy.
Leur mission (autorisée par le roi Baudoin II de Jérusalem) était la mise en place d'une troupe permanente qui, sous la forme d'un ordre à la fois militaire et religieux garantirait la défense de la ville sainte ; ils assureraient également la sécurité des pèlerins.
On leur octroya un terrain situé sur les ruines du Temple de Salomon. C’est pourquoi on les appelle les Chevaliers du Temple...
En 1127, le pape Honoré II convoque un concile à Troyes qui consacrera l'existence officielle de l'Ordre et surtout, qui lui assurera une indépendance totale, morale et financière, par rapport aux souverains temporels en Europe. Les Templiers ne rendent compte de leurs agissements qu'au Pape...Ce Concile leur donnera également une règle fixant leur mode de vie, leur hiérarchie et qui installe un nouveau concept, celui de « Moine-Soldat ». Ils faisaient voeu de pauvreté, de chasteté, d'obéissance, et devaient vivre d'aumônes.
A partir du Concile de Troyes, les Templiers bénéficient d'un courant de grande sympathie, bénéficiant du sentiment de piété qui portait les familles à soutenir Croisades et pélerinages. Les dons affluent, en argent, en terres, en cadets de famille pour lesquels l'aventure en Terre est plus attrayante que la vie monastique...
Un rôle essentiel de l’ordre des templier était la santé des pèlerins. En face du Saint Sépulcre, ils s'activaient auprès des blessés. Il fut créer le quartier des hospitaliers de St Jean.
L'idée des Templiers était aussi de fédérer les divers royaumes européens sous la suzeraineté d'une haute autorité détenant un pouvoir moral et matériel lui permettant d'arbitrer les conflits avant qu'ils ne se déclarent et de maintenir une paix universelle profitable à tous les peuples chrétiens, juifs et musulmans...
En Orient, le Temple ne néglige pas les accords avec les soit disant « infidèles », protégeant même des peuplades musulmanes dont il reçoivent le tribut.
Il traite directement avec les Sultans et les Emirs sans en référer au Roi ni au Patriarche de Jérusalem.
Ils sont souvent entraînés dans des ruptures de trêves qu'ils ne souhaitent pas, par des « croisés » qui, une fois repartis, leur laissent le poids de la guerre.
Il faut donc visiblement (selon les historiens) bien différencier la violence des croisades avec l’action des templiers. Les croisades étaient des campagnes militaires prêchées au nom de la libération de Jérusalem contre l’occupation par les arabes musulmans. La croisade était en quelque sorte une guerre sainte fanatique. Toutes les actions des croisés ne furent pas héroïques, loin de là. Ils commirent des atrocités non seulement contre les musulmans mais aussi contre les juifs et les chrétiens. Par exemple la quatrième croisade n'arriva jamais jusqu'à la Palestine, mais au lieu de cela elle mit à sac Constantinople, la capitale de l'empire byzantin chrétien. Beaucoup de reliques et d'objets volés à Constantinople sont encore au Vatican et ailleurs.
(précision : Il y a une concordance intéressante entre les termes croisade et jihad. En Occident, le terme croisade a des connotations positives (par exemple un politique pourrait utiliser la formule croisade contre les drogues) alors que le terme jihad a chez nous toujours des connotations négatives, associé à une guerre sainte fanatique. Dans le monde musulman, le terme jihad possède aussi des connotations positives qui incluent également un sens de lutte personnelle et spirituelle contre soi-même, alors que le terme croisade a les connotations négatives décrites ci-dessus).
Après la chute du royaume de Jérusalem (1187), ils se retirèrent à St-Jean-d'Acre et après la prise de cette dernière place par les Arabes (1291), à Limisse (Limassol) à Chypre; puis ils se répandirent par toute l'Europe, et y augmentèrent infiniment, avec leur réputation de bravoure, leur puissance et leurs richesses : il y eut un moment où ils comptèrent 15 000 membres, tous revêtus du fameux manteau blanc frappé de la croix rouge sang, chargés de la défense des places fortes. Mais à plusieurs reprises, les templiers sont dénoncés pour avoir pactisé avec les musulmans, et accusés de la défaite finale des croisés.
Les Templiers se révélèrent rapidement en avance sur leur temps.
Au plan financier notamment. En ces époques troublées, les routes étaient peu sûres. Quiconque s'aventurait avec son or n'était pas assuré d'arriver à destination sans être dévalisé. Les Templiers révolutionnèrent leur époque en instituant la lettre de change. Dans les régions où ils étaient implantés, il suffisait au voyageur de se rendre dans une Commanderie, d'y déposer son argent contre un reçu. Au passage un pourcentage était prélevé. Mais les conséquences d'une mauvaise rencontre considérablement atténuées.
Le Temple possède au moment de sa suppression 9000 maisons réparties en Europe. Toutes ces maisons reçoivent des dépôts et accordent des prêts et des avances à des emprunteurs publics et privés. Les Templiers jouent un rôle important dans les campagnes où ils financent des moulins à vent, à eau et des forges à la catalane. Leur compétence se traduit dans la pratique des changes et dans celle de la comptabilité.
Banquiers des pèlerins, les Templiers amassèrent une véritable fortune qui en firent une puissance aussi importante que celle de la royauté. Ils prêtèrent même des sommes fabuleuses au roi Philippe le Bel qui s'endetta ainsi considérablement.
Mais les Croisades et les batailles vont se multiplier, des milliers e Templiers laisseront la vie pour la sauvegarde du Royaume de Jérusalem. Mais les temps changent et il devient de plus en plus difficile de contenir l'ennemi, malgré les fantastiques forteresses (St Jean d’Acre par exemple) que les chrétiens ont bâties aux points-clé du Royaume.
L’indépendance des templiers, leur vision originale et le fait qu’ils ne soutenaient pas toujours la royauté a débouché sur une tragédie : le 13 octobre 1307, tous les Templiers qui se trouvaient en France furent arrêtés par la royauté. Un procès truqué, reposant sur l'extorsion, par les promesses ou les tortures, de quelques aveux, conduit à leur condamnation. Certains furent brûlés. Pour des raisons politiques et d’intérêt personnel, en 1308 le pape Clément V remet certains chevaliers du temple aux mains de Philippe le Bel alors même que les chevaliers étaient fidèles au pape depuis 2 siècles !!!
Le dernier Grand Maître des Templiers Jacques de Molay fut supplicié sur le bûcher en 1314. Il déclara alors :
"Pape Clément... chevalier Guillaume de Nogaret... roi Philippe...avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! ... Maudits ! Maudits ! vous serez tous maudits jusqu'à la treiziéme génération de vos races !..."
Cette parole alimente jusqu’à aujourd’hui le mystère...
- car le 20 avril 1314, Clément V meurt d'une affection intestinale.
- le 29 novembre, Philippe le Bel meurt au court d'une chasse au sanglier, jeté bas de son cheval. Entre temps, Guillaume de Nogaret est mort dans des conditions étranges.
- Esquieu de Florian, Grand Inquisiteur de France, est poignardé.
- Les deux principaux témoins de l'accusation, Gérard de Laverna et Bernard Palet, sont pendus.
Est-ce là la force existentielle de l’ordre des templiers ? Une chose est sûre, c’est que personne n’a jamais retrouvé le fameux trésor des templiers ?
Mais peut-être que finalement, le trésor de Templiers n'était pas tant financier que spirituel. Les Templiers étaient très reliés à l’ Orient, où ils ont côtoyé différentes civilisations possédant chacune des connaissances différentes. Il n'est pas impossible non plus, qu'ayant vécu en Terre Sainte, et côtoyant de très près d'autres religions, ils finirent par « découvrir » un secret très important au niveau spirituel et ésotérique. Dans ce cas, il était aisé de comprendre le souhait du Saint-Siège de se débarrasser d'un ordre puissant, numérairement important, ayant des croyances différentes, ou modifiées par rapport aux règles de l'Eglise. Cette même puissance gêne évidemment le roi de France qui dans sa volonté d'étendre son pays se voit limiter sur son propre sol par un ordre religieux indépendant.
L'ordre fut officiellement dissous en 1312. Mais il continua d'exister sous d'autres noms en Espagne et au Portugal où la persécution n'avait pas été aussi brutale qu'en France.
Les Hospitaliers de Saint-Jean, en revanche, après avoir été chassés de la Méditerranée orientale, à partir de 1530, se sont implantés solidement à Malte - où ils ont pris le nom de Chevaliers de Malte. Ils y ont constitué leur État jusqu'au début du XIXe siècle, et continuent d'exister aujourd'hui, après être revenus à leur première vocation hospitalière.
L'Ordre de Malte est aujourd'hui une ONG, reconnue par les Nations Unies, auprès desquelles il dispose d'un siège d'observateur permanent
L'Ordre exerce aujourd’hui encore pleinement et entièrement sa vocation sur la presque totalité du globe : son action permanente couvre à ce jour près de 110 pays et ses équipes internationales d'intervention d'urgence sont présentes dès qu'une catastrophe ou un conflit jettent des hommes et des femmes dans des formes de détresse qui exigent une aide humaine, sociale et médicale.