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Interview sur la connexion avec le divin

Claudette VIDAL

Avec Claudette VIDAL

Née au Québec dans les années 50, elle a été femme d’affaires, formatrice en gestion puis coach d’affaires. Longtemps attirée par la spiritualité, elle s’est lancée il y a 14 ans dans une quête spirituelle hors de toutes institutions religieuses. Sa rencontre avec Gangaji, une enseignante spirituelle sera décisive pour sa libération intérieure. Depuis elle partage son expérience dans des ateliers consacrés à l’éveil spirituel.

Q. Comment peut-on établir la connexion avec le divin ?

R. Dans un premier temps, sachez que cette idée de connexion n’existe pas. Il s'agit d’une perspective de personnes qui sont divisées, pas unifiées. Qui se connecte à qui ? C’est comme s’il y avait deux personnes. Là nous sommes en plein dans la dualité. On repère ici une identité qui se croit déconnectée et une identité qui veut se connecter. C’est ça la particularité de l’ego, il se croit séparé du reste.

Savez-vous que plusieurs personnes n’ont plus à se connecter, car elles ont réalisé leur nature véritable ? Elles ont reconnu, non pas intellectuellement, mais par le biais de l’expérience, que leur nature véritable n'est pas humaine, mais spirituelle. Nous ne sommes pas des êtres humains cherchant notre nature spirituelle, nous sommes des êtres spirituels vivant une expérience humaine.

Lorsqu'une personne s'éveille à qui elle est vraiment, elle n'a plus besoin de se connecter, elle reconnaît qu’elle est ce que d'autres cherchent à l'extérieur d'eux. Il n'y a donc pas de connexion à faire, il s'agit plutôt de prendre conscience de qui nous sommes vraiment. Tant que cette reconnaissance n’a pas eu lieu, on essaie de créer la connexion pour se défaire de l'illusion de la séparation. C'est une tentative compréhensible, mais inutile.

Parmi les moyens les plus souvent utilisés pour « favoriser la connexion », on retrouve la méditation et le contact avec la nature. D’autres utilisent la musique, la danse ou le lien avec les enfants. Il est également possible d’arriver à se « connecter » sans recourir à un moyen particulier, simplement en mettant son attention à l'endroit d'où partent les pensées. Il y a une panoplie d’autres façons d'y parvenir. Il s'agit de moyens visant à faciliter le lâcher prise de notre identité pour laisser place à quelque chose d'infini et d'éternel. L'être est toujours présent, mais souvent ignoré par le «je» qui prend toute la place.

Q. Comment sait-on que l'on a établit la connexion ou que l’on est fusionné avec le divin ?

R. Des sentiments de plénitude, de sérénité, de paix ou de joie profonde sont ressentis. Certains ressentent aussi une grande liberté, d’autres des élans d’amour.

Il s'agit bien sûr d'une rencontre «ici et maintenant».

Il n’y a plus cette impression de séparation, tout est unifié. Il n’y a qu’un espace immense, infini. Cet espace est à la fois vide et en même temps il contient toutes choses en potentiel. Tout est léger et simple à la fois.

Q. Qu’est-ce qui fait que nous perdons facilement cette connexion ?

R. C’est l’identification à notre «moi» qui crée l’illusion de la «déconnexion» comme vous dites. En s’identifiant au «moi» notre espace devient une réalité terrestre soumise aux mêmes lois de toutes les réalités terrestres et s’exprime dans la dualité, c’est-à-dire à travers le bien et du mal, la joie et la souffrance, etc. Ce sont nos croyances qui favorisent l’identification. Nous croyons que nous sommes quelqu’un alors que nous sommes un espace de potentialité. Quand l'être se reconnaît lui-même, il retrouve l'unité, la paix.

Claudette Vidal