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Voyage aux sources du Tantra
Par Dominique et Rahina
Dominique et Rahina reviennent de Inde, ils ont été dans des lieux magiques : à Tiruvanamalaï connu pour l’ashram de Ramana Maharshi et « Arunachala » la montagne rouge. Puis, ils ont continué en direction de Vârânasî et de Sarnath (lieu de vie de Bouddha). Professionnels du Tantra, ils sont aussi allés visités Khajurâho, ce lieu mythique aujourd’hui mondialement connu à cause des nombreuses sculptures érotiques et tantriques. Et pour finir : le Taj Mahal !
Voici leur récit du voyage qu’ils nous ont gentiment envoyé.
Nous voici de retour !
Vendredi 15 février 13 h 30. Un tour de clé dans la serrure, nous voici de retour après six semaines en Inde et en Thaïlande. De nombreuses questions demeurent en suspens. Quel est donc ce lien mystérieux qui me ramène en Inde année après année malgré la misère, le manque d'hygiène, les infections - une dingue et une hépatite -, les dangers de la route et de la pollution? Je m'endors plein d'images, d'impressions, de souvenirs plus ou moins précis. Avant d'aller me coucher, je lis quelques informations sur Gorakh Nath, maître tantrique du Xe siècle de notre ère qui a inspiré la construction des temples de Khajurâho.
Au milieu de la nuit je fais un rêve. Je cherche ma place pour m'asseoir avec quelques disciples auprès d'un maître. Celui-ci demande à son assistant de saisir un cobra par le cou et de le tenir devant moi. Il me dit alors de jouer avec le cobra puis avec un grand serpent vert. Je dois approcher la main le plus possible de sa bouche sans me faire mordre ce qui serait immédiatement mortel. Je lui obéis et me familiarise avec les serpents.
Jouer avec le serpent, l'exciter, se familiariser avec lui, n'est-ce pas apprivoiser les forces profondes qui dorment dans l'inconscient, ce qui est relié au cerveau reptilien? Selon les cultures, le serpent représente l'énergie sexuelle, la force vitale, la Kundalini. Mais c'est aussi la manifestation du démon tentateur de la genèse qui promet à Adam et Ève de devenir comme des dieux s'ils mangent le fruit défendu. Dans d'autres traditions, le serpent est un symbole de la sagesse. Dans le caducée des médecins, les deux cobras enlacés apportent la puissance de la guérison. Pour faire court, ce rêve scelle la fin du voyage et m'indique de nombreuses pistes tout aussi passionnantes les unes que les autres, tant pour ma recherche intérieure que pour mon travail.
Arunachala, la montagne Rouge, demeure de Shiva
Un des buts de ce voyage, en plus de prendre des vacances sous les cocotiers et de nous refaire une santé, était de faire le repérage pour un voyage organisé janvier 2009. Nous avons commencé par Tiruvanamalaï, un très ancien lieu de pèlerinage au Dieu Shiva et à la déesse Shakti. C'est un lieu que j'affectionne particulièrement et que je rejoins presque chaque année depuis bientôt 10 ans. C'est la que vécut le sage Ramana Maharshi.
Au-dessus de la ville s'élève "Arunachala, la montagne rouge", demeure de Shiva. Les Hindous y vénèrent Shiva en tant que Lingam de feu et aussi en tant que Shiva Nataraj, statue représentant le Dieu avec plusieurs bras dansant au milieu d'un cercle de feu et prenant appui du pied droit sur un nain représentant l'inconscience. Plusieurs cobras s'enroulent autour de ses jambes et de ses bras. Au centre, la sérénité émane de son visage. Shiva représente les forces de destruction et de renaissance. Son épouse Kali, la Déesse Noire représentée brandissant un sabre ensanglanté ou en train d'accoucher, est la puissance de Shiva en action. Chaque année lors de la Shivaratri, la grande célébration dédiée à Shiva, le haut de la montagne s'illumine : Des tonnes de Ghee, du beurre fondu transporté au sommet à dos d'homme, y brûle la nuit entière.
La montagne abrite plusieurs grottes propices à la méditation. On raconte que, depuis des milliers d'années, il y a toujours en permanence au moins sept sages illuminés vivants sur la montagne ou dans sa proximité. Au milieu de la ville se trouve un temple immense de 10 ha qui résonne sans arrêt au champ des mantras: "Om Shiva ya Namaha", Dans le son Om, c'est l'essence de Shiva qui se révèle, c'est le son du silence, ou encore, "Om Nama Shiva ya Shakti ya" dans le son Om résonne éternellement les noces de Shiva et de Shakti, retour à la source, jaillissement sans fin de l'acte créateur. La première fois que j'y ai pénétré, il s'y tenait une cérémonie. Le prêtre s'est approché de moi avec le micro et m'a demandé de chanter "Om Shiva ya namaha" repris par la foule des pèlerins. Je me suis senti accueilli. Je fais partie de cette famille.
Le Dieu Shiva représente la conscience pure qui pénètre jusqu'au centre de la Terre et qui s'élève au plus haut des cieux. Cette conscience qui peut pénétrer notre corps jusque dans ses racines et qui peut s'élever très haut pour libérer tout notre potentiel spirituel, C'est Shiva. Dans ces lieux magiques, l'enseignement plusieurs fois millénaires de l'Advaïta Vedanta demeure éternellement actuel : "Je suis". Qui est ce "je" qui dit je? Quand je dis "je", qu'est-ce que je désigne? Il s'agit de la recherche humaine la plus exigeante qui soit sur notre propre nature.
Est-ce que ce questionnement vous interpelle vous aussi? Entendez-vous résonner l'invitation du temple de Delphes qui fait écho à celui de Tiruvanamalaï? : "Connais-toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les dieux". Se connaître soi-même n'est-ce pas le choc du réel décrit par Jean-Paul Sartre et les existentialistes?
Peut-être cela peut-il surprendre tous ceux qui en Occident s'intéressent au Tantra à cause de sa connotation sexuelle: en Inde, l'enquête sur le " Je suis" est considérée comme la démarche ultime du Tantra. C'est là que nous avons commencé notre voyage. Toute ambiguïté disparait quant aux exigences fondamentales de la démarche tantrique. Cette démarche est facilitée par la force de ces lieux chargés de la méditation de milliers de sages qui y ont séjourné et y ont trouvé ce qu'ils cherchaient.
Vârânasî
Nous sommes ensuite allés en Thaïlande où nous nous sommes reposés. Nous avons reçu de nombreux massages. Nous nous sommes imprégnés de l'atmosphère bouddhiste de ce pays: Gentillesse, sérénité, soin apporté aux petites choses de la vie. Cela nous a donné des forces pour affronter la phase suivante du voyage qui s'est révélée la plus exigeante: Bénarès ou Vârânasî. Vârânasî est connue pour son monde coloré et ensoleillé, or nous arrivons par un temps froid, pluvieux: "La ville est baignée dans une brume qui rend toutes choses irréelles. Le Gange, les barques qui s'y déplacent, tout se perd dans la brume. Il est difficile de distinguer l'autre rive qui se confond avec le ciel. "Des femmes lavent des saris multicolores dans les zones grises. Beaucoup de monde se baigne avec dévotion. Des petits groupes amènent des morts sur des brancards pour les immerger dans le fleuve avant de les brûler. A certains endroits spécifiques on peut voir les bûchers où se consument des centaines de corps chaque jour, nuit et jour, par tous les temps".
Pendant notre séjour, il a plu, la boue était partout. Il fallait faire attention à ne pas glisser sur les dalles des ruelles où des milliers de gens et de nombreuses vaches se pressent et se bousculent. La misère, la mort, des enfants, les mendiants... Une réalité humaine mise à nu qui nous mord, qui nous transperce jusqu'au fond de nos entrailles… Pour une fois, il est impossible de s'échapper à l'évidence, nous sommes mortels! Seule cette conscience aigue peut libérer en nous les forces créatrices les plus profondes. Aussi n'est-il pas étonnant que Vârânasî soit aussi la ville des arts et de la culture avec un magnifique campus universitaire.
La musique est partout. Dans les ruelles, des sons de tablas, de sitars, de voix qui chantent des ragas. Nous sommes dans la ville de Ravi Shankar, certainement un des plus grands musiciens du XXe siècle, grand ami de Yehudi Menuhin. Âgé de plus de 90 ans, Ravi Shankar termine sa vie quelque part dans un des faubourgs de Vârânasî. Nous avons eu la chance de rencontrer un groupe de musiciens professeurs à l'université de cette ville avec qui nous nous sommes liés d'amitié. Chaque soir nous avons eu droit à un concert semi privé dans une petite boutique pleine d'instruments: tablas, sitars, sarangis - sorte de violon qui nous vient du fond des âges -. Ces musiques éveillent en nous les émotions les plus profondes et nous invitent à la méditation.
Sarnath, l'enseignement de Bouddha
Avant de quitter la région, nous passons une journée à Sarnath à 20 km de Vârânasî. C'est là que Bouddha a prononcé son premier discours. C'est justement le choc qu'a ressenti le jeune prince face à la vieillesse, à la maladie et à la mort qui l'a mis en route sur la voie intérieure. Son premier discours porte sur la souffrance, ses causes et les moyens de la comprendre et de la dépasser. C'est le soleil, la paix et la beauté. Un énorme stupa vieux de plus de 2000 ans autour duquel des pèlerins de tous les pays tournent lentement, images d'éternité! J'achète deux petits livres d'extraits des enseignements de Bouddha pour renouveler mes livres de chevet. Nous sommes émerveillés par les couleurs chatoyantes des soieries, saris et foulards, tissés à la main à Sarnath et à Vârânasî. Nous nous fournissons en cadeaux.
Khajurâho
Une heure d'avion et nous voilà à Khajurâho. Ce site est devenu mondialement connu à cause des nombreuses sculptures érotiques qui ornent la base de plusieurs de ses temples. Il date du Xème au XIIIe siècle de notre ère. Khajurâho fut une ville sainte avec 85 temples dont 25 sont restés debout et ont été magnifiquement restaurés. Les premiers ont été érigés sous l'inspiration de Gorakh Nath un grand maître tantrique. Ces temples livrent un enseignement qu'il faut savoir décoder sous peine de faire une fixation sur le seul aspect érotique et sensuel. Nous avons eu la chance de rencontrer dès le premier jour Ganga, un vieil ami du maître tantrique contemporain Osho. Ce dernier est né à 200 km de Khajurâho près de la ville de Jabalpur où il a étudié et enseigné. Il est venu souvent à Khajurâho pour découvrir les secrets de ces temples. C'est là que Ganga l'a rencontré et a reçu son enseignement sur la symbolique des temples. Nous avons eu la chance de passer quelques heures avec Ganga qui nous a donné de nombreuses explications et nous a guidés vers les lieux les plus puissants et les plus propices à la méditation.
Visite du premier temple, le plus ancien, antérieur à Gorakh Nath, au moins 2000 ans, celui qui sert actuellement de lieu de culte aux habitants de Khajurâho. Un énorme Shiva lingam occupe toute la place. C'est une pierre orange parfaitement cylindrique d'un diamètre d'environ 3 mètres et de plus de 3 m de haut planté verticalement au centre d'une immense table ronde. Au-dessus, une coupole représente l'ouverture à l'infini de l'univers. Tout est dit. La pierre, c'est le lingam ou phallus de Shiva qui s'élève vers le ciel et s'enfonce dans la terre. Elle représente l'importance de la verticalité et la primauté absolue de la conscience autour de laquelle tout est en continuelle transformation. C'est l'axe du monde matériel et spirituel. La pierre ronde quant à elle, représente la vulve sacrée, la yoni de la Déesse Shakti. C'est l'énergie féminine, celle de la terre, la nature, les astres et les planètes qui évoluent continuellement autour de l'axe de la conscience. C'est nous-mêmes au centre du tourbillon de nos pensées, de nos sensations et de nos émotions.
Nous commençons la visite méthodique des autres temples à l'architecture plus complexe, ceux qui ont été construits à partir du Xe siècle sous l'inspiration de Gorakh Nath. Il faut d'abord gravir les marches pour atteindre l'esplanade du temple. Ensuite nous tournons autour du temple en commençant par la gauche pour nous laisser enseigner par la statuaire extérieure d'une beauté saisissante. Les frises du bas représentent en continu des scènes de guerre, fantassins, chevaux, éléphants, qui se massacrent à qui mieux mieux avec une énergie débordante, et des scènes d'orgies sexuelles qui leur font directement suite. C'est le plus bas niveau de conscience, l'énergie vitale qui se défoule, guerre et sexe, vie et mort. Tout est représenté avec un réalisme parfois insoutenable, même le sexe oral et la zoophilie. Je ne peux m'empêcher de penser à ce que font toutes les armées du monde après la bataille : viols, bordels, rapports homosexuels, etc...
Quand vous levez le regard, tout change progressivement. C'est un hymne à la beauté du corps, en particulier celui de la femme. Beaucoup de couples, certains faisant l'amour mais de façon très différente: Assis ou debout, c'est une sexualité verticale représentée ici aussi avec beaucoup de réalisme, mais, à la différence de la frise du bas, il s'en dégage une chaleur sensuelle profonde et sereine. Plus on s'élève, les humains sont remplacés par des Dieux. Les visages sont paisibles, centrés, touchants. On voit aussi beaucoup de musiciens. Maintenant l'énergie sexuelle rencontre la conscience dans une grande poussée vers le haut, animée par la beauté des femmes et l'évidence puissante, tranquille et sensuelle des couples. Cela m'évoque les paroles du Christ dans l'évangile apocryphe de Philippe : "Quand deux font un sous un même toit, ils diront à la montagne "déplace-toi" et la montagne se déplacera".
La Tour du temple, le shikhar, continue de s'élever. Les statues font place à des motifs géométriques qui cisèlent finement tout l'espace comme si la pierre frissonnait. Cette tour est elle-même galbée, comme remplie de la sève, de la poussée sensuelle manifestée dans les étages inférieurs. Au sommet, un ou plusieurs disques, qui parfois évoquent une soucoupe volante, semblent envoyer leurs rayons tout autour du temple. On peut voir aussi des sphères et une pointe, une sorte d'antenne cosmique qui nous relie aux astres et aux étoiles jusqu'aux confins de l'univers.
Ces temples répandent dans toutes les directions le message d'une nature reçue et acceptée dans toutes ses dimensions, y compris la transcendance. Au cours de l'acte sexuel, le couple tantrique prend appui sur son plaisir pour plonger dans le vide de l'espace méditatif. Il rayonne alors d'une toute nouvelle qualité qui diffuse tout autour de lui. Il participe à la création de l'univers.
La visite extérieure terminée, il est temps d'entrer dans le temple. Des marches à gravir, des portes à franchir, une succession de petites salles à traverser lentement, nous pénétrons pas à pas dans un monde de plus en plus mystérieux et obscur. L'état mental et physique change progressivement. Nous approchons de la porte du saint des saints, véritable cœur énergétique du temple où la statue de la divinité est vénérée. C'est souvent un Shiva lingam, parfois Vishnou, parfois Shakti. Chaque temple est dédié à un Dieu ou à une Déesse spécifique.
Normalement, seuls les prêtres ont accès au saint des saint pour les actes liturgiques ou pour la dépose des offrandes des pèlerins. À Khajurâho, la plupart des temples sont ouverts au tourisme et ne sont plus des lieux de culte. Cela fait que nous pouvons souvent pénétrer dans le santum et y demeurer quelque temps. Jadis, c'était le maître tantrique qui décidait quel disciple pouvait y rester en fonction de son degré d'avancement. Nous y voici donc. Marie-Anne et moi-même nous nous sentons comme dans un cocon, un utérus, au centre de la terre. C'est un lieu de gestation nourrissante. Nous y faisons l'expérience d'une ouverture au sommet de la tête. Le corps devient un espace creux entre terre et ciel. Le mental se calme facilement, le corps est content et tranquille.
Après la visite de plusieurs de ces temples, une impression demeure : la structure du temple comme sa statuaire nous impressionne au sens fort du terme, nous imprime. Une sensualité puissante qui occupe le bas du corps et pousse vers le haut. Le passage central entre terre et ciel est ouvert. Il y a aussi une certaine perception qu'au-dessus de notre tête, dans notre axe, il y a des portes possibles vers d'autres mondes. Au cours de ma vie, j'ai visité de nombreux hauts lieux, églises, temples, mosquées. Je n'ai jamais ressenti une telle impression de résonance entre le lieu, mon corps, et mon état d'être. Sauf peut-être devant des arbres millénaires que j'ai rencontrés au Liban et sur la côte ouest de l'Amérique du Nord. Le plus merveilleux, c'est que ces impressions, ou informations perdurent depuis plusieurs semaines. Peut-être est-ce l'éveil des puissances archétypales qui ont toujours été là et qui ne demandent qu'à être activées, à se manifester et à se transmettre à travers nous à ceux que nous rencontrons et qui sont sur le même chemin?
Le Taj Mahal
Le bouquet final, ce fut le Taj Mahal. Une merveille apaisée de marbre blanc. L'architecture, la géométrie sacrée à son plus haut niveau de perfection. Si les mots beauté, équilibre, sérénité ont le moindre écho en vous le Taj Mahal vous en ouvrira les portes toute grandes.
Au cours du voyage nous nous sommes nourris aux sources de nombreuses traditions : Hindouistes, Bouddhistes, Tantriques,. Nous terminons par l'Islam, celle qui est probablement la plus décriée est la plus crainte actuellement de par le monde à cause de la tentation d'intolérance et de fanatisme qui anime nombre de ses représentants. Le Taj Mahal est un des plus beaux cadeaux de l'islam au monde. Ce mausolée a été créé par des maîtres soufis. Le soufisme est la fondation chamanique présente aux origines de l'islam qui a traversé les siècles avec lui. C'est la voie de l'énergie, la voie du cœur, de la méditation et de la beauté. C'est celle qui insuffle tout ce que le monde musulman a offert de plus beau au monde des arts et des sciences. L'atmosphère est différente de celle des temples tantriques, mais comme une rose peut-être différente du Lotus. Nous apprendrons plus tard qu'en réalité le Taj Mahal est construit sur l'emplacement d'un ancien temple à Shiva dont il reprend l'architecture de base et qu'il contiendrait des lingams dans ses fondations. Il serait donc un point de rencontre entre ces deux religions. C'est l'épanouissement, l'émerveillement de la rose mystique. À l'égal de l'énergie dégagée par les temples de Khajurâho, cette rose ne demande qu'à s'éveiller et à s'épanouir en nous. La puissance transformatrice du Taj Mahal s'anime en nous à la simple évocation de son image, une onde de forme, une lumière blanche apaisante informe toutes nos cellules. N'oublions pas que le Taj Mahal est le fruit de l'histoire d'amour d'un empereur moghol pour sa femme bien-aimée disparue trop tôt. C'est l'amour et la paix au-delà de la séparation et de la mort. C'est le retour à l'éternel présent.
La France, l'Isère, nous voici chez nous
De retour en France, j'ouvre la télé: Voiture piégée en Irak, 70 morts. Visite de Sarkozy au Tchad avec des maisons éventrées par les tout derniers bombardements des rebelles. Carla Bruni derrière le président. La richesse insolente du président tchétchène, voitures de luxe et assassinat de journalistes trop curieux. Documentaire historique sur la guerre du Vietnam, hommes, femmes, enfants, arrosés au napalm. Tout cela égayé de spectacles de variétés. Violences, luttes de pouvoir, séduction... Ce sont les images actuelles du premier niveau de conscience, celui de la base des temples. Je peux me rebeller, je peux me plaindre, mais c'est la réalité.
Je peux aussi prendre appui sur cet élan vital aveugle qui pousse les humains à copuler et à s'entre-tuer gaillardement, à proliférer et à mourir. C'est une poussée gigantesque qui nous anime tous et qui n'attend que notre conscience et notre cœur pour se transformer. Si nous réussissons à intégrer l'énergie des temples de Khajurâho, l'alchimie, la magie commence à opérer.
Le décalage horaire digéré, nous éprouvons le plaisir de retrouver nos amis et nos clients. Nous nous sentons comme habités par tous ces lieux visités et ces personnes rencontrées : Santi, notre masseur guérisseur thaïlandais, Ganga, notre guide tantrique, Susanna une Malaisienne rencontrée plusieurs fois sur les parvis des temples et qui travaille pour les droits et l'épanouissement des femmes dans les pays du Sud-est asiatique. Aujourd'hui, nous sommes allés nous promener en montagne. Nous avons fait le tour du monastère de la Grande chartreuse. Nous nous sommes recueillis dans la petite chapelle réservée aux visiteurs : le saint sacrement, une image du Saint Suaire de Turin, et au fond une statue de la vierge noire. Il reste une différence fondamentale entre le christianisme et le tantra: La méfiance envers le corps et la sensualité. Malgré cela, la boucle est fermée. Nous sommes de retour aux sources de la spiritualité occidentale qui rejoint la quête éternelle de la sagesse. Partout, en Inde, en Thaïlande, en France, la même quête de sérénité, de retour à la source: Au cœur de l'homme, le grand silence.
A noter :
Dominique et Rahina proposent des séminaires en Inde avec ceux qui le désirent chaque année en février. Au programme : extase tantrique à Khajurâho, paix et compassion à Sarnath et investigation « Qui suis-je ? » à Tiruwanamalaï. Cliquez ici pour plus d’information
Contact :
Dominique Vincent, 06 89 36 45 01
Dominique.vincent@yahoo.fr
Marie-Anne Gailledrat, 06 18 07 02 34
marieanne.gailledrat@gmail.com