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De Freud et la psychanalyse à la méditation Dynamique

Emmanuel Moulin

par Emmanuel Moulin

Je n’ai pas lu le livre de Michel Onfray Le Crépuscule d’une idole, l’affabulation freudienne mais j’ai suivi les débats provoqués par ce livre dans les médias.
La critique assez dure de la psychanalyse faite par Michel Onfray me semble en partie injuste car nous ne pouvons pas ignorer que Sigmund Freud (1856 – 1939) a aidé à vulgariser l’idée que l’homme possède une grande partie inconsciente en lui. Aujourd’hui, on sait que la partie consciente ne représente en réalité qu’une infime partie du mental alors que la partie inconsciente est bien plus grande. Gustav Jung est allé encore plus loin, il a découvert un inconscient collectif qui s’ajoute à l’inconscient individuel.
Freud avait compris le rôle déterminant de notre petite enfance et de l’inconscient dans ce qu’il appelle la névrose obsessionnelle, il a réalisé que notre relation à la sexualité se crée d’abord dans l’enfance et dans notre relation aux parents.

Dans les fameux Trois essais sur la théorie sexuelle, Freud dit bien que «tout est sexe» et que la sexualité ne se limite pas aux organes sexuels, mais investit le corps humain entier. Dans La morale sexuelle «civilisée» et la maladie nerveuse des temps modernes, Freud décrit un accroissement de la maladie nerveuse dans les villes, il écrit à juste titre que « notre civilisation est construite sur la répression des pulsions.»
Freud a eu aussi le génie d’expliquer que le refoulement de nos pulsions est la cause des troubles psychiques et que sa sublimation, c’est-à-dire son détournement du but sexuel vers des buts idéaux, peut expliquer certaines productions culturelles et artistiques.

Il ne fait donc aucun doute pour moi que Sigmund Freud fait partie des grands penseurs du 20ème siècle car il a permis de mieux comprendre qu’il existe des profondeurs encore inexplorées au cœur de l’être humain. Cela étant, près d’un siècle plus tard, il n’est pas surprenant que ses théories soient remises en question et les critiques de Michel Onfray me semblent tout à fait justifiées sur un certain nombre de points importants.

Les histoires de la vie de Freud rapportées par Michel Onfray et qui montrent que Freud était lui-même plein de contradictions et « malhonnête » résultent je crois du fait que Freud est d’abord un intellectuel et non pas une personne particulièrement plus avancée que les autres au niveau de la conscience.
Comprendre intellectuellement que la sexualité est une pulsion essentielle dans l’être humain et que sa répression crée les conflits de la vie psychique de l’être humain est une chose. Mais aller jusqu’à affirmer que dans la vie, tout s’explique par le sexe est une erreur de Freud. Il s’est enfermé comme Karl Marx en son temps avec la valeur du travail dans un schéma de pensée sans doute trop simple. Or la vie est toujours plus compliquée et plus mystérieuse qu’un schéma de pensée.

Depuis Freud, William Reich par exemple a montré que le corps dévoile aussi l'histoire psychologique de la personne et il s’agit d’apprendre à l'observer, le lire pour mieux interpréter les messages transmis par les attitudes et la gestuelle. Alors que la psychanalyse freudienne se contente d'échanges verbaux, la thérapie de Reich va aider la personne à prendre conscience d'elle-même à travers la perception de son corps.

Il va créer le concept de "bioénergie" (orgone), il y aurait une énergie de vie dans l’être humain qui anime le cosmos tout entier et qui est reliée à la sexualité chez l’être humain.

Une bonne santé dépendrait selon Reich d'un équilibre correct de l'énergie de l'individu, il est le premier à amener cette notion d’énergie et de blocage de l’énergie.

En 1960, au cours d’une séance de psychothérapie, le Dr. Arthur Janov a entendu un jeune homme étendu sur le sol pousser un cri qui semblait « venir des profondeurs » et exprimer une blessure inconsciente dont le patient n’arrivait pas à guérir.

Il crée ensuite la thérapie primale à partir de 1967 qui consiste à revivre et ressentir des évènements traumatiques de l’enfance profondément enfouis pour permettre la guérison des névroses.

En Occident, depuis la fin des années soixante, le message spirituel de l’Orient, qui était jusque là plutôt confidentiel dans cette partie du monde, s’est répandu parmi un public de plus en plus large et a fait progresser une partie du monde de la thérapie.

Les mystiques et les sages expliquent que notre problème fondamental est l’identification au "je" infantile à la tête de toute cette foule de pensées à laquelle nous nous identifions, ce que la psychologie appelle l'ego, ce sentiment de se croire séparé de l'autre, des fleurs, des étoiles, de l'existence elle-même.
Depuis des siècles, les mystiques ont mis leur énergie dans l’observation intérieure. Et ils y ont trouvé des pensées, un mental qui compare et juge sans cesse, des passions et des émotions : avidité, haine, luxure et jalousie qui les aveuglaient, comme elles nous aveuglent encore aujourd'hui.

Le mental est à la racine de tous les problèmes. Alors que les psychanalystes comme Freud s’intéressent à ce qui est en dessous du mental conscient, les mystiques eux se sont intéressés à comprendre surtout les possibilités qui se trouvent au-delà de notre mental conscient car pour eux, contrairement à la très grande partie des psychanalystes, l’homme a la possibilité de dépasser totalement ce mental et cet ego.

L’enseignant spirituel Sri Aurobindo écrit : « C'est vers cette supraconscience que notre être conscient doit évoluer, cette évolution doit être de devenir parfaitement et entièrement conscient du moi et du tout. Cet état parfait et naturel de la conscience est pour nous la supraconscience. »

Au-delà du mental conscient existe (selon ceux qui atteignent ces états) ce que l’on peut nommer comme le vrai mental conscient ou l’état d’éveil ou d’illumination; celui-ci, disent-ils peut être atteint en particulier à travers la méditation.

Le mystique contemporain Osho dit à ce sujet : « N’essayez pas de résoudre chacun de vos problèmes personnels un à un – ils n’existent pas : c’est le mental qui est le problème. Mais le mental se dissimule. C’est pour cela que je l’appelle racine, car il n’est pas apparent. Lorsque vous êtes confronté à un problème, celui-ci est apparent ; vous pouvez le voir – c’est pourquoi vous vous laissez prendre par lui.
N’oubliez jamais que ce qui est visible n’est jamais la racine. La racine est toujours invisible, la racine est toujours cachée. Ne vous battez jamais avec ce qui est visible, sinon vous vous battrez contre des ombres. Vous pourriez vous y perdre, et cela n’apportera aucune transformation dans votre vie. (extrait du livre d’Osho Tantra suprême sagesse)

Pour ces maîtres, « Soit nous sommes maître du mental soit le mental est maître de nous » et c’est bien ce que je ressens de mon expérience personnelle d’une dizaine de séminaires de thérapie et d’une quinzaine d’années de méditation.

Je rejoins Michel Onfray sur le fait que la technique de l’analyse freudienne est loin d’être une technique toujours efficace. La thérapie dans la lignée de Reich et Janov et ouverte à la spiritualité contemporaine me semble bien plus efficace pour guérir les blessures et vivre avec plus de joie et d’harmonie.

L’écoute du patient allongé dans une position de relaxation préconisée par Freud a ses limites, car comme Osho le dit plus haut, le mental est le problème et tenter de résoudre chaque épisode traumatique de sa vie et y donner trop d’énergie n’amènera pas au dépassement de ce mental. Ceci n’est d’ailleurs pas en contradiction avec le fait que certaines personnes ont trouvé dans la psychanalyse une aide qui leur a permis de supprimer ou au moins d’atténuer certaines souffrances et même parfois, à partir de là, de s’orienter vers un travail plus en profondeur et une recherche spirituelle.

psychanalyse

J’observe depuis des années des amis ou connaissances qui suivent des analyses et je vois bien qu’à un moment ils ne changent plus et aucune transformation radicale n’a eu lieu.

La thérapie spirituelle est plus énergétique, plus dynamique que la psychanalyse classique car elle englobe un travail sur le corps, l’énergie, le mental, l’ego et sur l’âme.

J’ai fait plusieurs séminaires de thérapie « spirituelle » et de méditation de qualité et je me suis senti renaître et transformé. Et de nombreux amis ou connaissances ont fait cette même expérience.

Je pense que les limites de la psychanalyse sont bien reconnues par Freud lui-même dans cette réponse qu’il donne à une personne lui demandant ce que l’on faisait avec la psychanalyse et quel en était le but : « Le plus que nous puissions faire, c’est de rendre les êtres hystériquement malheureux en êtres normalement malheureux. »

Freud considérait que l’homme ne peut pas être heureux, il est névrosé, selon lui, nous pouvons au mieux ramener le patient à la névrose normale de l’humanité.

En ce qui concerne l’humanité au sens le plus large, son diagnostic est assez pertinent. L’homme est la plupart du temps névrosé et malheureux. Mais il n’avait pas conscience de l’existence des sages ou mystiques comme Bouddha, Ramana Maharshi, Arnaud Desjardins ou Amma qui ont vécu ou vivent dans cet état de pleine conscience.

Je regrette juste que Marx, Freud ou Nietzsche et que beaucoup de penseurs n’aient pas eu conscience de la religion véritable, celle que je préfère nommer la spiritualité et qui utilise la méditation, la thérapie spirituelle et le tantra.

« Dieu est mort » comme dit si intelligemment Nietzsche car oui, les religions organisées sont mortes ou en train de mourir mais la spiritualité contemporaine, laïque, elle ne fait que commencer à se propager.

Par spirituel, j’entends un sens de l’émerveillement et du mystère, un « ah ! » pour la vie, une profonde acceptation de ce qui est, la fameuse compréhension socratique que « je sais que je ne sais rien », c’est donc une sorte de lâcher prise vers l’inconnu dont il est question.

Quand je parle de thérapie spirituelle, je ne considère pas seulement la psychothérapie, mais toutes les approches actuellement disponibles qui favorisent la prise de conscience de son corps, la relaxation, la circulation des énergies, le dégagement émotionnel, la reconnaissance des blessures et des scénarios hérités de l'enfance et la compréhension de la façon dont le mental fonctionne avec ses conditionnements et ses croyances.

L’être humain vit souvent « coupé de son corps » et les stages de tantra ramènent au corps et à l’énergie vitale.
«Une sexualité épanouie fait partie de ce que l’on appelle une bonne santé. C’est quelque chose de naturel. On ne peut pas être en bonne santé si on a le malheur d’être pris par des tensions sexuelles et une insatisfaction orgasmique. »
Extrait de la vidéo Interview de Margot Anand, Tantra SkyDancing que nous publions ce mois-ci.

Les techniques de méditation aident à approfondir directement l’espace de vide, le silence intérieur. Il en existe des centaines, toutes différentes et adaptées à des personnes différentes.

Le mental, cette foule de pensées et d’émotions qui nous domine, est le problème de l’être humain. si vous êtes très inconscient, il est même possible que vous ne vous rendiez compte à aucun moment de cet état de fait.

Si vous avez un peu de conscience, si vous méditez, alors vous vous rendez compte qu’à certains moments vous avez été totalement inconscients, vous apprenez à garder en éveil votre vigilance, vous voyez qu’il existe des pauses entre les pensées et les émotions. C’est dans ces pauses justement qu’existent le silence, Dieu, la béatitude, la méditation (peu importe le nom).

Plus nous nous détachons du mental avec les techniques de méditation, plus la conscience est absolue, plus nous sommes dans cet espace de vide, plus notre vie prend un sens.

Une des techniques de méditation les plus puissantes et qui mélange justement l’esprit du tantra, la thérapie et l’observation est la méditation Dynamique.

Elle permet d’évacuer la colère, le stress, les angoisses, elle permet aussi de libérer l’énergie sexuelle et d’augmenter la vigilance (« awareness » en anglais).

C’est une méditation qui donne des résultats impressionnants. Après quelques jours de pratique, vous commencerez à sentir la différence même si c’est bien de la faire pendant 3 semaines ou 1 mois au moins pour qu’une transformation plus significative se produise.

La Psychologue Jutta Blume de l’Université de Bamberg, en Allemagne a fait publier une étude sur les effets de la méditation Dynamique sur l’estime de soi.

Quarante personnes ont fait cette méditation Dynamique pendant trois semaines et l’étude montre une évolution de la manière dont les gens se considèrent. Ceux qui avaient une mauvaise image d’eux-mêmes ont pris confiance en eux-mêmes. Ceux qui avaient tendance à se surestimer sont devenus plus réalistes.
« La méditation Dynamique » dit-elle « vous apporte une approche plus réaliste de vous-même. Vous n’êtes ni l’ego enflé, ni l’ego taupinière ».

Voyez ici la page de la méditation dynamique si cela vous intéresse.

Bonne été à tous !

Emmanuel