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Jacotte Cholet et la musique multidimensionnelle.
Interview par Marie-Hélène Courtat
Vous organisez des ateliers un peu partout dans le monde, et vous avez beaucoup expérimenté l’effet des sons. Préférez-vous que l’on vous qualifie de musicienne ou de thérapeute ?
JC : Le terme de thérapeute me paraît un peu restrictif car il perpétue en quelque sorte la dualité «bien portants/malades». Le versant thérapeutique n’est qu’un aspect du travail de création et de transmutation qui est le mien. Je préfère le terme de «créatrice de musique holistique». Pour moi, il s’agit avant tout de restaurer l’unité, l’intégrité de l’être, et la musique multidimensionnelle est un outil pour cela.
En fait, les fréquences vibratoires que je crée dans un état particulier de conscience, de circulation énergétique et d’unification intérieure provoquent une «résonance» qui permet à celui qui les écoute de se ré-étalonner correctement et de restaurer son potentiel créateur originel. Le contact vibratoire avec cette musique provoque des effets différents pour chacun, car elle agit à la fois dans les dimensions conscientes et subconscientes de l’être. Pour certains, ce sera plus thérapeutique, pour d’autres, plus créateur. Chacun se nourrit des fréquences dont il a besoin à son propre rythme, les nœuds énergétiques de souffrance qui ont été accumulés se libèrent. Au fil des écoutes, la situation évolue et l’auditeur se transforme.
Il n’est pas nécessaire d’être «malade» pour profiter des bienfaits de votre musique ?
J.C. : Non, bien sûr ! Au départ, il s’agissait surtout pour moi de répondre à la question fondamentale: «Qui suis-je, au-delà de ce que je connais de moi, de mon nom, de mon état civil, qui suis-je vraiment ?» J’étais attirée par ce mystère de l’être et de la vie que je pressentais en moi et qui me dépassait. Je voulais le toucher, dépasser les frontières du connu. La réponse à cette question se manifesta quelques années plus tard, sous la forme d’une musique étonnante, une musique «opérative» dont les effets se firent immédiatement sentir non seulement sur moi, mais sur tous ceux qui l’écoutaient !
Votre environnement familial vous prédisposait-il à la musique?
J.C. : Mon père était mélomane, il jouait du piano. D’autres membres de ma famille jouaient aussi. J’ai baigné dans un environnement musical tout au long de mon enfance. J’ai appris naturellement, sans le savoir, par imprégnation. D’autre part, comme j’habitais dans un petit village du massif Central et que j’étais enfant unique, j’étais souvent seule, alors j’explorais librement la nature, j’écoutais. La nature a été une autre mère pour moi.
Dès l’âge de 6 ans, mon père m’a mise au piano. J’étais douée, j’avais de l’oreille, mais je préférai nettement jouer dans le jardin de mon professeur de musique qu’étudier le solfège ! Le dimanche, je devais donner un petit concert en famille pour faire montre de mes progrès. Tout cela me pesait, jusqu’au jour où, bravant les foudres paternelles, je décidais envers et contre tout d’arrêter le piano !
Comment êtes-vous revenue à la musique ?
JC : Ma trajectoire n’est pas simple, mais, après coup, je constate qu’elle est limpide et que tout ce que j’ai fait avant de revenir à la musique m’y a préparée avec une incroyable précision, même si je n’en avais pas conscience à l’époque.
Au départ, c’est la lumière qui me fascinait. J’ai été d’abord photographe, puis cinéaste. On appuie sur un bouton, clic ! on fait une photo, mais la vibration lumineuse est trop rapide pour que l’on puisse prendre conscience de ce qui s’est passé en 1/100ème ou 1/1000ème de seconde.
Parallèlement, j’avais une grande curiosité pour l’autre et le désir profond d’aller voir ce qu’il y avait au-delà des frontières. À 18 ans, je suis partie toute seule en Israël. J’ai travaillé dans un kibboutz. À vrai dire, j’ai toujours eu un tempérament d’exploratrice et je me suis immédiatement sentie à l’aise à des milliers de kilomètres de mon village, ce qui n’était pas courant à cette époque. Ce premier voyage a été un véritable déclic.
Au cours de mes études d’anglais à l’université de Grenoble, une nouvelle science apparut : la linguistique. J’ai étudié la morphologie, la phonologie, la syntaxe, la phonétique. C’est là que j’ai commencé à entraîner mon oreille au son. Je devais être capable de différencier les formes et les hauteurs de sons des phonèmes qui composent les différentes langues du monde... Bien sûr, à cette époque, je n’avais pas conscience d’être en train de me préparer à mon futur métier de productrice de sons, je suivais simplement mes goûts, l’inclination de mon être.
Par ailleurs, je dois dire que j’ai toujours été très sensible aux vibrations. Quand j’étais enfant, il y avait un train qui traversait la forêt tout près de mon village et souvent, l’été, la forêt prenait feu à cause de la chaleur et des étincelles qu’il projetait. Je savais qu’il y avait le feu bien avant qu’on n’entende la voiture des pompiers. Je ressentais les vibrations des lieux et parfois je me sentais mal, sans raison apparente ; bien sûr, à cette époque, on ne parlait pas d’énergie, on ignorait tout ça !
En ce qui concerne la musique, l’évènement qui a fait basculer ma vie a été le décès de ma maman. Elle est morte subitement. Ce fut un énorme choc car nous étions très proches. Ma fille a reçu intuitivement le moment de son départ.
Puis, dans les mois qui ont suivi, j’ai senti qu’elle était là, en moi, qu’elle me guidait. Dès lors, une impressionnante série d’évènements à caractère synchronique s’est déclenchée. J’ai vécu une période de transformation intense qui a duré 4 ou 5 ans, jusqu’à ce qu’un jour une petite voix s’élève timidement en moi et dise : «Et si tu avais quelque chose de spécial à faire avec la musique ?»
J’étais plus que surprise par la teneur de ce message énigmatique. C’est en réfléchissant à tout ça que m’apparut soudain évident, le sens d’une étrange expérience que j’avais faite 6 mois avant le décès de ma mère et dont je n’avais pas encore compris le caractère prémonitoire et initiatique.
Cela s’était passé dans un monastère au Népal, durant le tournage d’un film sur le «Livre des morts tibétains». Quand les moines commencèrent à jouer conques, cymbales et trompes, le vertige me prit. Je me sentis brusquement happée hors de mon corps. Un trou béant semblait s’être formé à l’arrière de ma tête et une puissante énergie m’emportait vers d’autres dimensions à une vitesse vertigineuse ! Je luttais désespérément pour ne pas quitter complètement mon corps et restais suspendue entre ciel et terre jusqu’à ce que la musique s’arrête enfin !
Ce fut une première rencontre singulière avec une musique qui possédait un pouvoir plus puissant que ma propre volonté. Ce n’est que plusieurs années après que je réalisais que cette expérience avec la musique tibétaine avait agi comme un catalyseur et m’avait préparée à mon futur chantier.
Quels sont les «personnages» qui ont marqué votre parcours ?
JC : L’onde de choc créée par la mort de ma maman a continué de projeter des vibrations qui m’ont propulsée en avant. Par une suite de synchronicités, j’ai été littéralement conduite à rencontrer et à filmer un certain nombre de scientifiques. Fritjof CAPRA qui venait d’écrire : «Le tao de la physique». À Stanford, Karl PRIBRAM étudiait la réalité holographique, le «monde de la fréquence» : un ordre bien singulier dans lequel «le tout se trouve replié dans chacune de ses parties». Ces chercheurs se connaissaient tous, c’étaient des précurseurs, une famille d’âmes.
À l’institut d’ESALEN, en Californie, Stan GROF explorait les états exceptionnels de conscience : «lLesprit humain, en état de créativité transcende loin de tout ce qui pourrait s’expliquer par le contexte particulier de la personne, par son éducation ou son histoire intime... comme s’il touchait à une source divine ».
Mais, c’est STOCKHAUSEN, le père de la musique électronique, qui m’a transmis les derniers éléments indispensables à ma future création. Il avait une façon bien à lui de créer, il disait recevoir sa musique du cosmos, la nuit, en rêve. Il disait aussi que le talent n’était que le fruit d’un long travail que l’on accomplissait, vie après vie (en 1980 !).C’est en l’interviewant que je compris le rôle majeur que jouait le son pour moduler l’énergie du corps. Tous ces chercheurs m’ont transmis leur flamme, j’ai compris qu’il était temps de devenir moi-même «le véhicule» de cette énergie cosmique, de cette conscience.
Votre démarche est intéressante dans le sens où elle est représentative de la quête de tout être humain en recherche de sa mission de vie ?
JC : Oui, c’est le mode du voyage intérieur. Notre intuition nous souffle des choses que notre intellect ne comprend pas et il n’est pas si facile de trouver un équilibre entre ces deux modes qui se côtoient mais qui ne parlent pas le même langage.
Le message le plus étrange que j’ai reçu disait littéralement que je devais «spiritualiser les bruits». Je savais que «le son» est fait de «bruits» mais, comment les spiritualiser ? Mon mental frisait la panique, mais je ressentais si intensément l’énergie vibratoire contenue dans les messages que je recevais, que je ne pouvais pas douter de ce que mon corps ressentait. C’est certainement ce que veut dire : «avoir la foi», se laisser porter par quelque chose de plus grand que soi. À cette époque, les synthétiseurs de son venaient d’arriver sur le marché... J’y vis une autre synchronicité. Je décidais d’en acheter un.
Depuis combien de temps faites-vous ce travail avec la musique ?
JC : Ma première expérience dans le magasin de musique a eu lieu fin 1984. Depuis, j’ai acquis une certaine expérience... J’ai créé cette musique, mais cette musique m’a transformée, elle m’a recréée. J’ai apprivoisé cette puissance créatrice qui ne se manifeste plus de la même façon pour moi. Je n’en ai plus peur. J’ai l’impression que la plupart des gens ont peur de cette lumière trop forte qui est en eux, de la part inconnue de leur être.
Quand les sons sont trop nouveaux, j'ai remarqué que les gens éprouvent de la peur, alors ils les interprètent en les associant à des sonorités qu’ils connaissent déjà, pour se protéger, c’est inconscient. Dans le CD Invisible Présence, à la plage 2 par exemple, certains entendent des voix. Or il n’y a pas de voix du tout. Pour que la musique remplisse cette fonction d’ouverture de conscience et de guérison, il doit donc y avoir une part d’inconnu et quelques sons un peu plus familiers qui rassurent. Je ne le fais pas de façon délibérée, cela se fait ainsi.
A ce jour vous avez créé onze CD. Comment avezvous fait la sélection dans tout ce que vous avez composé ?
JC : Cela s’est fait au fil de ma propre évolution, mais j’ai créé beaucoup plus de musique que les 11 CD qui sont dans le commerce. Je les utilise dans les stages que j’organise de façon mensuelle à Paris. Je ne fais plus de consultations individuelles car je n’ai ni les locaux ni le temps. Je pense aussi que mon travail doit être fait à plus grande échelle.
Les CD sont-ils destinés à ce que chacun puisse faire un travail seul ? Y a-t-il un ordre à respecter ?
JC : Oui, bien sûr, mais il n’y a pas de progression linéaire entre les différents CD. Chacun correspond à des stades particuliers de ma propre transformation. Par exemple le CD «Unité» a été fait à une époque où je ressentais plus particulièrement cette énergie. Certains sont plus difficiles que d’autres, je suis obligée de le constater. Je souhaite donner à chacun les outils pour un travail personnel. Ceci est très important pour moi, afin de rendre aux gens leur propre pouvoir.
La musique multidimensionnelle a-t-elle fait l’objet d’analyses scientifiques ?
JC : Oui, je précise que ces analyses ont eu lieu après-coup. La vie m’a amenée à rencontrer le Professeur Régis Dutheil qui a écrit «L’homme superlumineux» et «La médecine superlumineuse», livre dans lequel il parle de ma recherche . Il a tout de suite saisi le rapport de mon travail avec la physique quantique. Il m’a mis en contact avec une biologiste qui avait un laboratoire d’analyses pour que soient faites des analyses de sang, «avant» et «après» écoute de la musique. Le travail de «nettoyage» qu’effectuait cette musique a ainsi été objectivé. Le sang se purifiait. C’était visible à l’oeil nu, après écoute, les échantillons sanguins étaient rouge clair, alors qu’ils étaient rouge sombre avant. Plus tard, des analyses ont également été faites sur les ondes cérébrales. J’ai été invitée à faire des interventions dans plusieurs congrès de «psychologie transpersonnelle» à l’étranger : c’est là que j’ai connu un chercheur russe à qui j’ai donné mes CD. Puis je suis allée en Russie. Les électroencéphalogrammes ont été faits par le professeur Valuev dans un Institut hautement spécialisé de Moscou. Les résultats expliquent scientifiquement pourquoi les auditeurs ont des expériences non ordinaires de conscience en écoutant les CD : c’est en raison de la présence des fréquences spéciales ALPHA et THETA notamment. De la même façon, le Dr Kazakov a analysé avec un matériel très perfectionné l’influence de ma musique sur les «chakras». Il a été vérifié qu’au bout de trois minutes d’écoute, un rééquilibrage se produisait dans les centres énergétiques. L’information est détaillée sur mon site Internet.
J’aimerais travailler dans les hôpitaux mais je ne peux forcer aucune porte. Par contre certaines personnes font des expériences et, petit à petit, on découvre mon travail. Cela progresse tout doucement. Ceux qui sont intéressés se renseignent.
J’aimerais aussi que cette musique soit introduite à l’école pour faciliter l’apprentissage, pour aider les enfants qui sont de plus en plus agités, dispersés. Certains enseignants ont pris des initiatives individuelles et ont déjà eu de bons résultats sur des classes perturbées.
Mon rêve est que cette musique soit un outil d’éducation et d’évolution au sens large du terme, pour stimuler l’intelligence, la créativité, apprendre à être présent et attentif. Cela va très vite et devient naturel, si on pratique très tôt. J’ai vu l’exemple avec ma fille.
Pour toute information concernant la recherche, les stages, les CD, consulter le site www.multidimensionalmusic.com.
Contact : jacotte@multidimensionalmusic.com
Tél : 06 60 90 12 54 01 44 52 07 36
Extrait de l'article paru dans la revue Sacrée Planète N°38 rédigé par par Marie-Hélène Courtat, intitulé « Jacotte Chollet et la musique multidimensionnelle»