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Tantra et Sexualité
par Osho
Une personne a demandé à Osho : Je me fais vieux et je perd tout intérêt pour les femmes. Que dois-je faire?
Monsieur, continuez de perdre votre intérêt! C'est parfait. Il n'y a rien de mal. Et soyez bien assuré que vous ne manquerez à aucune femme. Au contraire, elles seront toutes très heureuses.
En Occident, surtout depuis que Freud a ouvert la boîte de Pandore, l'idée s'est répandue que vous devez rester sexuellement actif jusqu'à la fin, parce que le sexe est devenu synonyme de vie. Ainsi, même si vous avez soixante-dix ou quatre-vingts ans, vous devez rester captivés par le sexe. Si vous perdez l'intérêt, cela signifie que vous perdez l'intérêt dans la vie, cela signifie que vous n'êtes plus nécessaires, que vous êtes maintenant inutiles. Que vous tombiez raide mort ou que vous alliez siéger au Parlement, vous êtes maintenant inutiles.
Cette idée que le sexe et la vie sont synonymes n'a absolument aucun fondement.
Le sexe et la vie sont synonymes à un certain stade seulement. Dans l'enfance, ils ne sont pas synonymes; à la maturité, ils sont synonymes; dans la vieillesse, ils ne sont, de nouveau, pas synonymes. Il y a des phases : les enfants ne sont pas intéressés, les jeunes gens sont intéressés—en fait, c'est leur seul intérêt.
En Occident, il y a un effort permanent pour rester jeune. Les gens ne se donnent pas le droit de vieillir. Ils se dupent eux-même en se faisant croire de n'importent quelles façons qu'ils restent jeunes.
De nouvelles panacées sont continuellement découvertes, de nouvelles sortes d'élixirs qui vous garderont jeunes éternellement, et les gens sont tellement bêtes qu'ils sont toujours prêts à écouter n'importe quelles idiioties afin de rester jeunes. La vieillesse est perçue comme une sorte de maladie.
Être vieux signifie en Occident que vous êtes malade. Ce n'est pas correct.
La vieillesse a ses propres beautés, ses propres trésors, de même que la jeunesse a ses propres beautés et trésors. Cependant, les trésors qu'un vieil homme recueillent ont beaucoup plus de valeur que ceux d'un jeune homme. En effet, le vieil homme a vécu la jeunesse, il l'a connue, il a tout vu, il est passé par là. Il en a connu l'illusion et la désillusion. Maintenant, il est plus sage qu'il n'a jamais été, et il redevient innocent, car quand le sexe disparaît, vous parvenez à une sorte d'innocence. Vous redevenez un enfant, mais un enfant mature.
En Orient, nous avons une vision totalement différente de la vie. Nous respectons les gens âgées, pas les jeunes, parce que les aînés arrivent au sommet du voyage de la vie, s'approchent du but.
En Occident, les vieux sont juste bons à être jetés au rebus, à être envoyés à la ferraille. Vous construisez des établissements pour personnes âgées et des hôpitaux où vous les entassés. Personne ne veut avoir de rapports avec des vieillards, comme s'ils étaient dépourvus de signification, de valeur. Pourtant, ils ont vécu toute une vie et ils ont appris beaucoup de secrets dans la vie. Ils pourraient être de grands d'enseignants—puisqu'ils ne peuvent plus être que des enseignants.
En Orient, la coutume veut que la personne âgée devienne le mentor du plus jeune, parce qu'il a vécu, il a grandit en sagesse, il a compris. Il peut vous donner de meilleures directives, inspirées par une plus grande maturité, une plus grande clarté.
La vieillesse est l'âge où l'on se prépare pour la mort. C'est la préparation la plus grande, car vous partirez pour le voyage le plus long – vers l'inconnu. Si vous restez intéressé par le sexe, il vous détournera de cette préparation à la mort. C'est ce qu'on observe en Occident. Les occidentaux n'ont pas encore accepté la mort encore faisant partie de la vie. La mort est tabou, de même que le sexe était tabou jusqu'au siècle dernier.
Personne ne parlait du sexe il y a cent ans. Il était impossible d'en parler ou d'écrire sur le sujet. C'était un tabou tel que, à l'époque Victorienne, les dames couvraient aussi les pieds de leurs chaises, car ils étaient analogues aux jambes qui ne devaient pas être visibles.
Freud a provoqué une grande révolution. Le monde attend maintenant un autre Freud pour détruire le tabou de la mort. Il a détruit le tabou du sexe, et le monde s'en porte bien mieux. Freud est l'un des plus grands bienfaiteurs de l'humanité. Un autre Freud est nécessaire pour détruire ce qui est un tabou encore plus grand que le sexe.
La mort doit être acceptée. En acceptant la mort, vous commencez à accepter la vieillesse. En plus, l'acceptation apporte la relaxation.
Lorsque vous n'êtes plus intéressés par le sexe, votre attention entière peut être concentrée sur la mort. Souvenez-vous, le sexe et la mort sont des poles opposés. Si vous restez intéressés par le sexe, quand vous préparerez-vous pour la mort? Votre attention restera concentrée le sexe et vous mourrez sans aucune préparation.
La méditation est une préparation pour la mort.
Préparez-vous maintenant pour la mort. Méditer. Vous n'êtes plus intéressé par les femmes. Très bien! Maintenant, il faut s'intéresser à soi. La femme est à l'extérieur de vous; elle représente l'intérêt dans le non-soi. Ou, si vous êtes une femme, l'homme étant à l'extérieur, représente l'intérêt dans le non-soi.
Maintenant, il faut s'intéresser à soi-même. Partez maintenant à la découverte du Soi ; commencer un voyage intérieur.
Vous dites, « Je me fais vieux et je perds tout 'intérêt pour les femmes », et vous demandez « Que devrais-je faire? »
Perdez l'intérêt. Laissez cela arriver. N'essayez pas de créer l'intérêt inutilement. S'il s'en va tout seul, c'est bien.
Max, âgé de soixante-seize ans, rentre chez lui aux petites heures du matin, Il sursaute en surprenant une jeune fille d'environ dix-huit ans qui pillait son appartement.
– Mademoiselle, vous êtes une voleuse! Je vais appeler la police.
– Monsieur, je vous en supplie. Si je suis arrêtée de nouveau, je vais écoper de plusieurs années. S'il vous plaît, n'appellez pas la police.
– Je suis désolé, mais je dois le faire!
– Regardez, je ferai n'importe quoi pour vous. Je vous donnerai mon corps.
– Bien. Enlevez vos vêtements et couchez-vous sur le lit.
La fille obtempéra et Max la suivit rapidement. Il essaya, et essaya, et essaya encore pendant environ vingt minutes. Finalement, puisé et défait, il abandonna. « C'est inutile, soupira-t-il, je n'y arriverai pas. Je vais devoir appeler la police. »
Et vous me demandez quoi faire? Voulez-vous appeler la police? Trop, c'est trop. Il est temps de laissez aller ces idioties, de laissez aller cette obsession. Tournez maintenant votre énergie vers la mort. Examinez la mort face à face; rencontrez-la. Rencontrer la mort est l'expérience la plus grande de la vie. Et si vous pouvez rencontrer la mort, vous en viendrez à savoir que vous êtes immortel. Affronter la mort est la seule façon de savoir que vous êtes immortel, que seul le corps meurt, mais que vous, vous ne mourez jamais. Lorsque vous savez cette vérité, vous êtes prêt pour le voyage, et quand la mort viendra, vous partirez en riant, en dansant, en chantant.
Une personne qui peut s'en aller en riant, en dansant et en chantant dans la mort, dans un esprit de prière et de méditation, fait l'expérience de l'orgasme le plus intense du monde. L'orgasme sexuel n'est rien en comparaison, car, seule une partie infime de votre énergie vitale quitte votre corps lors de l'orgasme sexuel et vous sentez une grande relaxation. Lors de la mort, votre énergie vitale entière quitte le corps. Aucun orgasme sexuel ne peut être comparé avec cet orgasme cosmique, cet orgasme total que la mort vous apporte.
Ne manquez pas la mort. Elle va vous donner le plus grand cadeau de la vie, le cadeau d'adieu.
Malheureusement, seules quelques personnes peuvent le recevoir, car personne n'est prêt pour cela. La mort vous prend au dépourvu. Vous êtes alors si effrayés, et vous êtes si intéressés par le sexe que vous vous accrochez à la vie. Savez-vous que quelque chose arrive presque toujours? En Orient, c'est un indice révélateur de la nature d'un homme. Quand il meurt, s'il s'accroche trop à la vie et s'il est toujours intéressé par le sexe, il mourra avec une érection. Cela montre que le pauvre vieux est mort sans aucune préparation; même dans la mort, il était plein de fantasmes. Cela arrive presque toujours. À moins que vous ne deveniez un grand adepte de la méditation, cela va vous arriver aussi; en mourant, vous fantasmerez, vous ferez l'amour, au moins en imagination.
Ce n'est pas une façon de mourir! C'est une insulte à la mort, à Dieu, et à vous-même. Laissez le sexe s'en aller. Il en est grand temps. Profitez de l'absence de sexualité pour relaxer. Cette absence de sexualité vous permettra d'être plus concentré. Cessez de poursuivre les femmes et commencer à poursuivre votre moi. Vous ne pouvez pas faire les deux en même temps. Préparez-vous. La mort peut vous jeter par terre à n'importe quel moment; on ne sait jamais quand elle vient. Préparer-vous. Laissez le goût de la méditation se développer en vous autant que possible.
Transformez votre énergie sexuelle en énergie de méditation.
C'est la même énergie, différemment orientée : elle ne coule plus vers le bas et l'extérieur, elle commence à couler vers le haut et l'intérieur. Cette même énergie ouvre alors le bouton de la fleur d'or en vous. C'est là tout le secret.
À présent que vous êtes arrivé naturellement à un état approprié, vous me demandez ce que vous devriez faire? Vous demandez des recettes pour réactiver la sexualité qui disparaît. Vous demandez de quoi la soutenir, vous demandez de l'aide afin de pouvoir continuer à jouer le même jeu absurde, même dans votre vieillesse. C'est valable lorsque vous êtes jeune, parce qu'alors vous êtes écervelé. Il est très rare de devenir vigilant, conscient et méditatif dans la jeunesse. Si vous en êtes capable, vous avez un don extraordinaire. Par contre, si vous ne pouvez pas devenir méditatif, même dans la vieillesse, alors vous êtes tout simplement stupide, complètement stupide. Il est bon de folâtrer quand vous êtes jeune. Cette frivolité fait partie de la croissance; elle vous aide. La femme ou l'homme que vous voyez à l'extérieur deviennent un miroir; il vous reflètent, ils vous aident à voir qui vous êtes. L'amour est un grand révélateur, mais, en dernier lieu, on doit parvenir à se voir soi-même à l'intérieur, et non seulement dans un miroir. Même le miroir doit être abandonné. On doit être seul. La pureté de la solitude est infinie et le bonheur de la solitude est éternel.
Maintenant, le moment est venu. Laissez cet intérêt pour les femmes s'en aller, et soudain – c'est presque simultané –, vous verrez un autre intérêt apparaître en vous, l'intérêt pour la méditation.
Ensuite, vous pourrez recevoir le dernier cadeau que la vie peut vous donner, une mort méditative, une mort dans le satori, dans le samadhi, dans l'extase. Vous connaîtrez l'expérience orgasmique totale. Cette expérience est suffisance; après l'avoir vécue, vous ne renaîtrez jamais, vous ne reviendrez jamais dans un corps, dans cette prison. En Orient, trouver un moyen pour ne pas devoir renaître a été notre but, car tout cet enchaînement des naissances et des morts successives est ennuyeux; c'est tout à fait futile. En dernière l'analyse, ce n'est qu'un rêve; et ce n'est même pas un beau rêve, c'est un cauchemar.
Voici mon point de vue : vous avez vécu votre vie, vous avez connu les plaisirs du corps, vous avez considéré les relations et vous en avez tiré ce que vous deviez apprendre; maintenant, il est temps de vous tourner vers l'intérieur.
Osho