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Ateliers Câlin
Interview d'Eric Da Costa
E.Moulin : Eric Da Costa vous proposez des ateliers Câlin sur Paris, quel est le but ce ces ateliers ? Réhabiliter de la tendresse dans notre vie de tous les jours ?
En effet, la tendresse est le point de départ. Mais indépendamment du bien-être qu'elle apporte, c'est une voie qui nous permet d'accéder à nous-même, en dehors de toute performance, à l'écoute de nos besoins et de nos sensations.
La tendresse est aussi un étonnant moyen d'entrer en relation avec l'autre, sans rien prétendre, afin de partager ce que nous sommes réellement, dans notre vulnérabilité aussi bien que dans nos potentiels.
C'est dans cette douce présence, dans l'instant, que l'expérience révèle sa capacité de transformation.
E.Moulin : Avec quelles techniques et outils vous travaillez dans les ateliers ?
L'animation de ce type d'ateliers n'est pas très « technique ». C'est une succession « d'exercices » seul, à deux ou en groupe. Nos outils sont la musique, les sens et l'intention de chacun… C'est ensuite la présence accueillante et non jugeante de l'animateur qui créera le lien.
E.Moulin : Est-ce que la tendresse est une qualité féminine ? Peut-on la vivre véritablement dans ce monde de pression et de performance ?
C'est justement l'objet de nos Ateliers de « faire sentir » que la tendresse est une sensibilité à l'amitié et à l'amour qui n'est pas réservée au féminin.
J'ai en mémoire de nombreux témoignages d'hommes, découvrant avec émotion « leur besoin enfoui de tendresse ». Cet abandon n'est possible que si l'on hôte la dimension sexuelle, car c'est elle qui induit la notion de performance.
Dans cette ouverture à soi, libéré de l'entêtant « je dois assurer », la pression se relâche et un nouveau monde de sensations peut émerger.
E.Moulin : Est-ce que ce travail est idéal pour les couples qui parfois ont du mal à retrouver une intimité harmonieuse ? Quelle est la place de la sexualité dans ce travail ?
Les couples sont les bienvenus. Cependant, le cadre collectif peut ne pas être propice à une connexion intime entre deux personnes qui sont déjà en lien. Les Ateliers seront bien plus pertinents pour des couples qui ont déjà un niveau de partage fluide et qui souhaitent approfondir leur relation en expérimentant dans un cadre sûr ; particulièrement sur les thématiques de la possession et de l'exclusivité.
C'est l'échange téléphonique avant l'inscription qui permettra de valider la pertinence du projet, en fonction de l'intention de chacun.
Concernant la place de la sexualité, je souligne tout d'abord que vous choisissez d'aborder ce sujet dans la même question que celle concernant les couples ; rassurez-vous Emmanuel, même si vous venez avec votre amoureuse, rien de sexuel de lui arrivera…
En effet, nos Ateliers Câlin utilisent justement le « sans sexualité » comme moyen d'exploration de soi et de la relation.
Par la suite, pour ceux qui le souhaitent et en fonction des apprentissages déjà acquis, les Ateliers « Toucher et créativité » permettent de délier le mouvement, de créer, puis d'oser la sensualité.
A ce stade, il ne s'agit toujours pas de sexualité (pas de baiser ni de nudité), mais d'énergies sexuelles, qui peuvent émerger et circuler, que l'on peut accueillir et explorer dans un environnement défini et bienveillant.
E.Moulin : Est-ce que vous intégrez la pratique de la méditation dans vos ateliers ? Est-ce que la méditation ne permet pas de créer un espace intérieur propice à l'expérience de la tendresse ?
J'étais en stage début juillet au (merveilleux) Domaine du Taillé. Chaque matin, ma tartine de confiture de fraise et mon bol de café face au cerisier se détachant du ciel bleu, était comme une méditation silencieuse entouré de mes frères et sœurs d'aventure. Ensuite, nous retrouvions le dojo pour partager le langage du corps et se laisser toucher par ce qu'il nous révèle.
Il en va de même dans nos Ateliers. Il y a un temps de silence intérieur pour revenir à soi dans l'instant, mais rapidement nous enchaînons dans le mouvement, le jeu et des prises de contact progressives. Cette approche me semble plus propice à lâcher le mental et se préparer aux tendres échanges qui suivent, particulièrement pour des personnes qui n'ont pas d'expérience de la méditation.
E.Moulin : Pour finir, quelle est votre définition de la tendresse ?
La tendresse est pour moi ce qui nous lie à la bienveillance, à la compassion, à l'amour et à ce qui fait de nous des êtres sensibles. C'est aussi l'énergie qui nous guide vers notre part vulnérable, qui nous amène vers l'abandon dans l'échange avec l'autre. Enfin, la tendresse permet de se faire du bien, ce qui n'est pas négligeable, tout en expérimentant « l'espace de l'instant » et le « sans attente ».
Pour toutes ces raisons, cela en fait un formidable outil de développement personnel.