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Quête de vision, Quête de sens
Aux éditions VEGA - Interview avec Paule Lebrun
Certaines rencontres avec des êtres peuvent changer votre vie et sont infiniment salutaires. Paule Lebrun est l'une ces personnes. Pour elle, la vie est source d'émerveillement. Elle propose la quête de Vision, puissant rite de passage amérindien, qui offre la possibilité de se rencontrer authentiquement. Son objectif : débuter ou poursuivre le voyage intérieur, comme un grand saut dans l'inconnu, et retrouver pour soi-même cet émerveillement qui nous fait tant défaut.
Paule Lebrun quel est votre cheminement depuis votre découverte d'une école des mystères en Inde, jusqu'à votre rencontre avec les amérindiens Lakota et leurs quêtes de vision dont votre livre décrit le processus ?
En nous se trouve toujours présente une nostalgie de l'âme sauvage. La quête de Vision m'a permis de relier les deux approches.
J'ai animé longtemps des groupes Satori avec la pratique des koans et également la méditation Vipasana. Le contact avec le maître s'est peu à peu désintégré. En découvrant la quête de Vision, j'ai découvert un processus puissant qui m'a permis d'intégrer le tout. Je trouve que la structure est la même : Vipasana tend vers une disparition, vers une mort de l'égo. Dans les rites amérindiens, la mise en scène symbolique de la mort amène une renaissance. Il y a similitude entre ce processus et les mystères de la Grèce antique.
Se retirer de sa communauté relève d'une pratique universelle : Buddha, Mahomet Jésus se sont isolés pour leur propre quête de vision. Ce processus nous permet de retrouver les formes qui constituent le sacré. Ces pratiques créent le ravissement, je me regarde devant le miroir de la nature et je découvre ma propre nature sauvage : une âme dans un corps animal. Une vision, c'est lorsque les écailles vous tombent des yeux. Par ce nettoyage, j'ouvre les portes de la perception, ce qui favorise les visions. Et ces visions assurent la maturité de l'être.
Cette expérience apparait physique et hautement symbolique. Les dimensions mythiques manquent singulièrement à notre culture. Dans sa quête d'absolu, l'individu va rechercher dans les drogues une dimension héroïque de la vie. Nos addictions révèlent le manque de Dieu. Aujourd'hui l'homme a soif d'initiation. Derrière les apparences du monde se situe quelque chose d'invisible et de sacré. Dans les rituels dont le cercle de pierres, un champ archétypal se crée. Il faut réinventer notre rapport à ce monde invisible. Qu'importe ce que je mets dans le mot sacré, Joseph Campbell parle du besoin de ressentir.
Ce processus est-il indispensable pour être heureux ?
Il n'y a pas de porte de sortie, il faut faire face à la mort avant la mort, ainsi elle n'est plus mort mais passage. Regarder la vie du point de vue de la mort nous amène à notre propre grandeur.
Le véritable héros est celui qui cherche. Il faut tendre à ce paradoxe : « Je suis l'ombre et la lumière ».
La vie n'est pas une énigme à résoudre mais un mystère à vivre.
Interview par Patricia Menetrey
www.meditationfrance.com/medecinedouce/patricia.htm
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