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Le Tantra voie de l'acceptation

Christine Lorand

par Christine Lorand

Le Tantra dit acceptez ce que vous êtes tel quel.

Rien de plus simple et de plus complexe à la fois. Nous sommes tous multidimensionnels et de l'accepter nous y mouvoir est la voie de l'acceptation de toutes nos facettes. Notre ombre porte la lumière il n'y a pas d'espace entre les deux, c'est la même racine. Le diable n'est pas l'ennemi du divin, il est le divin en devenir, il ne le détruit pas, il est seulement la graine qui n'a pas encore germé, et essaye de trouver sa place. L'arbre est caché dans la graine, il n'est pas contre elle, mais avec elle.
Le poison et le nectar sont deux aspects de la même énergie, comme la vie et la mort, le jour et la nuit, la haine et l'amour, le sexe et la supra conscience. C'est l'attitude qui consiste à condamner qui est destructrice. En se déniant soi-même on invalide son propre potentiel en devenir. Ne rejetez pas la boue, utilisez là, c'est de là que le lotus prend racine.
Sortir de la dualité et de la condamnation devient une nécessité maintenant, pour expurger la folie d'un monde enfermé dans ses certitudes et crispé sur un fonctionnement mental accroché au pouvoir, qui nous rend prisonnier de nous-même, crée la culpabilité et la peur.
S'accepter tel quel est le premier pas qui conduit à une relation saine à l'autre.

Acceptez l'autre dans son essence

Regardons dans notre quotidien comme il est parfois compliqué d'accepter la différence d'attitude, d'avis de comportement, de choix, …..de notre bien aimé. Plus nous regardons l'autre à partir de notre mental plus nous sommes dans le jugement et la comparaison qui entraînent des réactions, des conflits et créent séparation et rejet.

Exercice pratique d'Acceptation

Pendant seulement vingt quatre heures, essayez quelque chose : accepter totalement tout ce qui vous arrive.
Si quelqu'un vous insulte (vous injurie, vous offense, vous humilie…) acceptez-le, ne réagissez pas, et regardez ce qui se produit. Vous allez soudain voir arriver en vous une énergie que vous n'avez jamais ressentie avant.
Normalement, quand quelqu'un vous insulte, vous vous sentez vidé, ça vous déstabilise, et vous vous mettez à réfléchir à la manière de vous venger : cette personne vous a piqué au vif, et maintenant vous allez tourner en rond intérieurement, sans fin. Pendant des jours, des nuits, des mois, des années, vous ne pourrez plus dormir, vous aurez des cauchemars !
Les gens peuvent gâcher leur vie entière pour des petites choses, juste parce que quelqu'un les a insulté !
Regardez dans votre passé, et rappelez-vous de certains moments.
Vous étiez un petit enfant, et l'instituteur à l'école vous a traité d'idiot, vous vous en rappelez encore, et vous en avez encore du ressentiment.
Votre père vous a dit quelque chose, ou votre mère vous a adressé un regard de reproche, et depuis ce temps là, la blessure est là !
Vos parents ont tout oublié de l'incident, et même si vous le leur rappeliez, ils ne s'en souviendraient pas. Et pourtant la blessure est toujours béante, fraîche. Si quelqu'un y touche vous allez exploser ! Vous vous êtes indentifié à cette blessure .
Ne faites pas de cette blessure… votre âme !

Quand vous connaîtrez cela, quand vous aurez goûté à cela, votre vie sera différente.
Vous vous mettrez à rire de toutes les choses idiotes que vous avez faites auparavant, de tous vos ressentiments, de vos réactions, de vos vengeances… avec lesquels vous vous êtes détruit vous-même.
Personne ne peut vous détruire, à part vous ; personne ne peut vous sauver, à part vous.
L'acceptation c'est vraiment la voie du cœur.

La conscience de son ombre : la voie de la vérité.

Dans le Tantra la conscience de son ombre est fondamental. Tout est énergie, le pétrole brut est une essence subtile en devenir. Il est possible de transformer ce dont nous avons conscience. La conscience de notre ombre est un point clef dans le chemin du Tantrika.
Un exercice simple permet de prendre la mesure de son ombre. Byron Katie a développé une méthode simple.
A l'inverse de l'exercice précédent commencez à juger toutes situations, toute personne qui vous créent un stress et notez les jugements et reproches, conseils, attentes…..

Nos proches intimes sont souvent l'objet de nos projections les plus profondes. Après la fascination amoureuse arrive le désenchantement et les projections négatives.
Le partenaire amoureux, les parents, collègues, supérieurs hiérarchiques ….. sont de bons sujets de projections.
Prendre chacun des jugements et se poser les 4 questions suivantes :
- Est –ce vrai ? toujours vrai ? Quelque fois vrai ?.....

- Qu'est ce que je me fais vivre quand je suis identifié à cette pensée ? (qu'est ce que je fais vivre à mon entourage quand je suis identifié à cette pensée). Ressentez le vraiment.

- Quand je vois ce que je me fais vivre et ce que je fais vivre aux autres, ai-je encore une bonne raison de garder cette pensée ?
Ais-je un bénéfice secondaire à garder cette pensée ?

- Comment serait la relation si je n'avais pas cette pensée ? Rentrez vraiment dans la représentation et le ressenti de cette expérience là.

Puis prenez chaque jugement critique attente et retournez la phrase dans tous les sens.
Exemple « Je ne supporte pas que mon partenaire ne range pas ses affaires au fur et à mesure » peut donner  « je ne range pas mes affaires au fur et à mesure »
« il range ses affaires de façon différente »…..et voyez ce qui raisonne comme vrai dans votre vie.
Une fois que vous avez découvert ce qui vous appartient vous devenez beaucoup plus acceptant vis à vis de votre entourage, beaucoup plus aimant.

tantra

Qu'appelons nous amour ?

Amour besoin , amour érotique, comme le décrivent si bien Catherine Bensaïd et Jean-Yves Leloup dans le livre « Qui aime quand je dis je t'aime ? ».

L'amour, aussi merveilleux qu'il puisse être, reste terre à terre. C'est quelque chose comme les racines d'un arbre. L'amour essaie de s'élever au-dessus de la terre et tout ce que cela implique - le corps - mais il retombe sans cesse.
Ce n'est pas surprenant que les gens disent que quelqu'un est tombé amoureux. Pour autant que je le sache, cette phrase existe dans toutes les langues.
Et trop consommer, même d'une bonne chose, n'est pas bon pour soi - ça vous donne la diarrhée, ou des crampes d'estomac ……cet amour là peut tout ce qu'on veut, sauf aller au-delà de lui-même.
Il va de plus en plus bas.
Il devient chamailleries, domination, conflits.
Chaque amour, s'il évolue vers sa destination naturelle, est obligé de finir en divorce.
S'il ne se déroule pas logiquement, c'est un autre problème. Alors vous êtes dans une impasse. De voir une personne emprisonnée est vraiment terrible. Vous devriez faire quelque chose contre. Mais ces personnes empêtrées l'une avec l'autre, si vous faites quelque chose contre, elles vont toutes les deux vous tomber dessus, becs et ongles !

Amour et amitié (Philiaé)

L'amour vous attrape, c'est un tremplin; mais c'est seulement s'il vous emmène vers l'amitié qu'il est vraiment de l'amour. S'il ne vous emmène pas vers l'amitié, alors c'est de l'avidité sexuelle, ce n'est pas de l'amour.

S'il vous conduit à l'amitié, soyez-en reconnaissant, mais ne lui permettez pas d'empiéter sur votre liberté. Oui, il a été une aide, mais cela ne veut pas dire que maintenant il doive vous entraver. L'amour ne peut pas faire cela. L'amour, bien que bon, n'est pas suffisant s'il n'y a pas l'amitié.

Amour, amitié (philiaé) et friendliness (agapé)

Très peu de gens font face à la vérité : au fait que ce qu'ils appellent 'amour' est seulement biologique - et quatre vingt dix neuf pour cent de l'amour est biologique.
L'amitié est à quatre vingt dix neuf pour cent psychologique; friendliness (je n'ai pas trouvé de mot en français)(ou agapé selon jean-Yves leloup) est à quatre vingt dix neuf pour cent spirituel.
Le un pour cent qui reste dans l'amour est pour l'amitié; le un pour cent qui reste en amitié est pour friendliness. Et le un pour cent qui reste en friendliness est juste pour ce qui n'a pas de nom…
Les Upanishads l'ont exactement nommé: "Tat tvam asi - tu est cela".

L'amour est bien, juste bien, mais pas suffisant… pas suffisant pour donner des ailes. Pour cela l'amitié est nécessaire, et l'amour ne la permet pas. Le soi-disant amour a très peur de l'amitié, parce que tout ce qui est plus élevé est un danger, et l'amitié est plus élevé.
Quand vous pouvez profiter de l'amitié, que ce soit d'un homme ou d'une femme, vous savez pour la première fois que l'amour est une tromperie, une déception. Mais l'amitié est seulement un pont à le traverser. Un pont n'est pas un endroit pour s'installer, c'est un passage qui conduit à friendliness (agapé). C'est elle qui est pure liberté.

Si l'amour est la racine, et l'amitié les fleurs, alors friendliness( agapé) est le parfum, immatériel; vous ne pouvez pas même le toucher; vous ne pouvez pas le prendre dans votre main, particulièrement si vous voulez le tenir dans votre main fermée. Oui, vous pouvez en disposer avec vos mains ouvertes, mais pas en refermant les mains dessus.
C'est de l'ordre de la prière et de la communion.
Le chemin de l'amour prière prend toute une vie, c'est vraiment l'essence de la voie tantrique, dont un des premiers pas est l'acceptation de ce qui est tel quel à commencer par soi.

Christine Lorand

Co-auteure du livre Le couple sur la voie Tantrique Ed Altess
Inspirée par sa propre pratique et les réflexions d'un maître indien Osho.

Psychologue clinicienne et psychothérapeute
Animatrice de stages et formations de Tantra
Email : lorandch@gmail.com

Pour en savoir plus, visiter son site web : www.tantrachristinelorand.com

Vous pouvez trouver le protocole de Bayron Katie sur internet « The work » qui existe aussi en Français.
Et C. Lorand recommande la lecture du livre de Catherine Bensaid et Jean-Yves Leloup « Qui aime quand je dis je t'aime ».