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Interview de Florent Dechoz

Florent DECHOZ

fondateur de l’Institut ARC EN CIEL

L’Institut Arc en Ciel se situe dans la région Montpelliéraine, il utilise les recherches en psychologie et psychothérapie de la description caractérologique de Wilhlem Reich et Alexander Lowen. L’approche se réfère également à différentes traditions chamaniques amérindiennes, à l’enseignement de Patricia White Buffalo (chamane américaine, enseignante spirituelle), et aux pratiques énergétiques esséniennes. L’institut offre la possibilité de construire des ponts reliant les traditions anciennes, la psychothérapie et la science.

Son fondateur Florent DECHOZ exerce depuis près de 30 ans dans la relation d’aide, il est l’auteur de « L’expérience Chamanique, pour Sortir des traumatismes et retrouver la puissance créatrice de son âme » et il répond ici aux questions de Meditationfrance.

- Vous êtes le fondateur de l’Institut Arc-en-Ciel qui propose un cheminement chamanique et énergétique sur 3 ans. Pouvez-vous nous expliquer quelle est votre approche du chamanisme ? 

A l'Institut Arc-en-Ciel, nous proposons d'explorer les autres mondes par les états de conscience modifiés induits par l'utilisation du tambour. Je préfère dire un état d'hyper conscience. Cet état Théta des ondes cérébrales permet tout en douceur d'ouvrir l'accès aux mondes chamaniques de la réalité non ordinaire. 

C'est seulement par l'expérience que l'étudiant découvre en lui ces univers et comment il peut, par une guidance appropriée, réussir à utiliser les forces de soins disponibles dans ces endroits. Les mystères chamaniques, même s'ils restent invisibles pour la majorité des gens, n'en sont pas moins rationnels dans leurs utilisations et leurs expressions tangibles. Elles ne se découvrent que par la pratique et l'expérience personnelle.

Nous offrons une mise en relation progressive avec ces mondes, afin que l'étudiant puisse intégrer en douceur ses découvertes et se rapprocher en sécurité des dons personnels qui ne manquent pas de faire surface.

N'appartenant pas à un courant spirituel unique, nous proposons un chamanisme universel adapté à la pensée européenne avec des outils que nous avons nous-mêmes expérimentés comme étant efficaces pour développer  nos capacités de soins etde guérisseurs, ainsi que pour notre évolution spirituelle personnelle.

Même si le chamanisme peut prendre des formes extérieures apparemment très différentes selon les endroits du monde où il est pratiqué, il n'en demeure pas moins qu'une racine universelle nourrit de la même sève toutes ces traditions depuis environ 50 000 ans. 

- Comment avez-vous personnellement découvert le chamanisme? Au départ, il y a environ 30 ans, vous êtes, je crois, kinésithérapeute-ostéopathe, formé à l’acupuncture et à la médecine chinoise. Qu'est-ce qui vous amené à développer aussi des soins spirituels ? 

Je ne viens pas d'une famille de guérisseurs, ni de magnétiseurs et cela a été pour moi un long chemin que de reconnaître et d'accepter mes dons en lien avec les soins spirituels.

C'est durant les études de kiné que mes premiers patients ont évoqué ma capacité de magnétiseur sans même que je n'en parle. J'ai alors mis cela de côté en me disant que je finirais bien par trouver l'enseignant qui me donnerait les clés du magnétisme. C'est seulement vers l'âge de 43 ans que j'ai finalement trouvé mon enseignant dont je suis depuis 7 ans les initiations Esséniennes qui m'offrent à découvrir les secrets du magnétisme. Cette pratique puissante vient compléter et amplifier les résultats obtenus par le chamanisme.

Le chamanisme a débarqué dans ma vie sans prévenir dès le début de mes études en psychanalyse Jungienne. L'abondancede rêves chamaniques était telle que mon analyste et enseignant de l'époque n'a pu que me suggérer de me rapprocher des chamans. Nous sommes alors en 2001 et les choses n'étaient pas aussi simples qu'aujourd'hui avec internet.

Je souhaitais avant tout rencontrer des enseignants chamans traditionnels n'ayant pas subi l'influence occidentale. Bien que ce soit difficile et aventureux, j'ai réussi à partir en Equateur chez les Shuars. Les initiations intensives, je dirais presque trop violentes pour moi, m'ont ouvert les portes et montré la voie que je souhaitais vivre. Ne souhaitant pas devenir Shuar, ni vivre en Amazonie, il me fallut encore quelques années pour trouver un chemin chamanique adaptable au mode de vie occidental, tout en gardant la puissance des forces spirituelles chamaniques. L'expérience et les enseignements de Patricia White Buffalo, me guidèrent beaucoup dans mon évolution pour créer des ponts entre les pratiques  de soin des différentes traditions chamaniques, notre cerveau et sa pensée structurée à l'occidentale.

- Vous avez écrit un ouvrage l'an dernier ​« L’EXPERIENCE CHAMANIQUE, sortir des traumatismes et retrouver la puissance créatrice de son âme » publié chez Véga, groupe Trédaniel. Qu’entendez-vous par « âme » ?  Est-ce  la conscience de la personne ou son énergie vitale ? 

arc en ciel

La première chose qu’il me paraît important de signaler, c'est qu’il est très compliqué de parler de l’âme. Selon les traditions et la dialectique utilisées, les significations de l’âme peuvent être très variées.

C’est ainsi que j’utilise deux images pour expliquer les qualités et fonctions de l’âme :
- La première est la boussole ; c’est celle-ci qui va donner à la personne l’envie, le désir, la curiosité d’aller dans telle ou telle direction dans sa vie, pour ses études, ses loisirs, ses voyages…L’âme fonctionne alors comme une sorte d’aimant.
- La seconde image est une boule à facette (genre disco) qui serait éclairée de son centre pour refléter sa lumière spirituelle par des petits miroirs de cristal ; ainsi l’âme peut révéler sa radiance au monde extérieur. Par l’éclat de ces petits miroirs decristal, les âmes interagissent entre elles, créant ainsi des attractions d’âme à d’âme ou des révulsions également.

Par ces deux images, l’âme représente pour moi la puissance expressive de son désir à vivre, à croquer la vie. En ce sens l’âme représente une certaine forme d’énergie vitale nécessaire à l’expression de l’élan de vie.

Un autre point selon moi important concernant la conscience, concerne la blessure de l’âme par les différents traumatismesde la vie. En effet, les traumatismes qui blessent l’âme limitent la capacité de la conscience de l’individu à s’exprimer librement. Son essence profonde est comme enfermée, isolée dans la blessure. L’individu ainsi blessé peut ne même pas sans apercevoir, il peut « simplement » subir une vie très morne. L’âme blessée perd de sa vitalité, de sa radiance et par là-même une partie de sa conscience. Pour moi, un des grands enjeux du soin de l’âme est de lui restituer sa puissance de radiance, afin qu’elle puisse évoluer vers encore plus de conscience par l’expérience dans la vie.

C’est comme si l’âme recueillait davantage de sagesse à travers les expériences de vie, et de cette sagesse pouvait se dégager plus de conscience.

- Vous expliquez aussi qu'il peut se produire, dans la vie d'une personne, une perte d'âme ? Est-ce une forme de dépression ou une identification à la souffrance ? 

La dépression chronique est souvent le symptôme d’une perte d’âme plus ou moins ancienne. A l’inverse, une dépression momentanée peut être le simple symptôme d’un trouble émotionnel passager pris dans un processus normal d’un cheminement de deuil. Par exemple, la perte d’un être aimé s’il engendre un processus de deuil et une dépression dequelques mois, cela ne signe pas forcément une perte d’âme. Par contre, ma propre peur de mourir dans un accident, même si je n’ai aucun traumatisme physique, peut entraîner une perte d’âme. La peur amène une sidération énergétique dans mon système âme. Cet état de choc peut être si puissant qu’il risque d’entraîner un état dépressif majeur et durable.

De mon point de vue, les processus d’identification relèvent plus du domaine psychologique, alors que la perte d’âme relèvede la dimension spirituelle de l’individu.

Cette reconnexion spirituelle est selon moi au centre de notre monde occidental « malade » ; une reconnexion spirituelle affranchie de toute pensée dogmatique. La prise de conscience dans la dimension psychologique est une étape importante dela transformation d’une souffrance, mais souvent, c’est seulement l’accès à une certaine transcendance émerveillée qui va marquer une évolution vers la joie retrouvée et signer ce que l’on appelle une récupération d’âme.

- Quels outils proposez-vous face à un traumatisme et à une perte d'énergie ? L'institut propose-t-il des séances individuelles, des soins énergétiques personnalisés ou bien uniquement des stages résidentiels ? 

Le soin proposé face à un traumatisme ayant entraîné une perte d’âme est un soin individuel qui peut être proposé dans le cadre d’un petit groupe. L’Institut Arc-en-Ciel propose des stages ponctuels afin d’acquérir les compétences et les outils pour réaliser les processus de récupération d’âme pour soi-même, et éventuellement pour quelqu’un d’autre. L’acquisition de cet outil se réalise sur deux jours en utilisant les mondes chamaniques et les ressources dont ils regorgent. Les voyages au son du tambour sont la voie d’accès royale à ses univers de soins. Les animaux, les objets de pouvoirs, les guides et autres alliés soutiennent et facilitent le soin et la transformation des traumatismes ayant entraîné une perte d’âme.

Il me paraît important, à ce point de notre interview, de préciser que lorsque l’âme quitte le corps d’un individu, celui-ci est mort. Donc tant qu’il y a de la vie, toute âme traumatisée et blessée est susceptible d’évoluer vers le recouvrement de ses pleins potentiels.

Le cadre d’un petit groupe (12 personnes) permet à chacun un travail en profondeur de ses blessures d’âme tout en laissant le temps à une intégration de l’énergie vitale retrouvée. La  confiance, la confidentialité et la sécurité sont fondamentales dans la découverte et l’acquisition du soin de récupération d’âme.

Dans le cadre de mes consultations individuelles, je ne propose un soin de récupération d’âme qu’aux étudiants ayant déjà acquis les bases et le savoir-faire de cette fondation du soin chamanique.

L'intention de l’Institut Arc-en-Ciel est de proposer un programme d’initiations faisant des ponts entre les mondes chamaniques, notre psychologie occidentale et les soins énergétiques Esséniens. Ce cheminement sur trois ans permet à l’étudiant de recréer des bases plus solides afin qu’il puisse accéder plus intimement à sa nature profonde et ainsi trouver les clés de sa responsabilité d’adulte dans son environnement (familial,  amoureux, professionnel, amical, de loisirs…)

- Vous avez étudié aussi la perte gémellaire intra-utérine  (voir cette vidéo https://www.youtube.com/watch?v=hpWWhhQS9uw ) qui est selon vous une blessure parfois  pour le survivant et les parents, et surtout vous dites que cela concerne peut-être 15% de la population ? 

En effet, des études allemandes et belges confirment qu’entre 10 et 15 % des grossesses sont gémellaires. Sur 100 grossesses gémellaires seulement une se soldera par la naissance de deux bébés. Les autres donneront naissance à un bébé unique. Pour le docteur Claude Imbert, 99,9% des thérapeutes psy et autres guérisseurs sont concernés par une PJIU, c’est comme si la souffrance était si forte que la seule guérison pour soi  passe par la guérison de l’autre. Moi-même concerné par la PJIU, je fus longtemps enfermé dans l’identification au sauveur.

Pour le Dr Claude Imbert, 99,99% des masseurs, psys et thérapeutes sont concernés par cette perte intra-utérine, qui entraîne une souffrance intérieure bien au-delà de la perte d’une symbiose nostalgique à la mère.

Pour alléger cette blessure , mon travail en psychothérapie et bien d'autres méthodes de déprogrammation, ne m’ ont pas permis de vraiment évoluer. Différentes prises de conscience et rituels mis en place semblaient toujours insuffisants à apaiser mes souffrances si profondes. Seul le travail assidu et répétitif des voyages et soins chamaniques a aidé mon système à transformer la souffrance infinie qui m’accablait, en une énergie créative que je ne soupçonnais pas, même si j’en rêvais.
Ce sujet sera, sans aucun doute, l’objet de mon prochain livre.

- En fait, ne peut-on pas convenir que la vie d'un être humain est faite de plein de traumatismes physiques et mentaux...il arrive peut-être déjà avec certains bagages des vies passées, et puis il y a la vie intra-utérine, puis la séparation avec la mère, puis il faut grandir dans la société et à cela s'ajoutent toutes sortes de relations, etc, etc. Comment guérir de toutes ces mémoires qui sont encore actives en nous ? A un moment, ne faut-il  pas juste accepter ce qui s'est passé avec compassion ? 

En effet, le fait de vivre neuf mois dans l’utérus maternel va déjà créer une grande partie de notre inconscient. Certains chercheurs américains parlent de 50%... c’est déjà beaucoup ! Evidemment, cet inconscient familial vient colorer notre caractère. Déjà, à cet endroit de notre incarnation, nous pouvons déjà « boire » la souffrance de nos parents (par exemple), et surtout la faire nôtre, créant ainsi des conditionnements parfois compliqués à transformer.

De mon point de vue, il n’est pas possible d’échapper aux traumatismes de la vie, quels qu’ils fussent. Par contre, rester aliéné à la souffrance est pour moi une infamie qui abaisse l’humanité de l’individu. La résignation individuelle et collective est un véritable poison à la puissance de l’expression du vivant.

Plus l’individu réussit à se libérer de la souffrance, plus il libère le génie de sa capacité créative et plus il peut prendre une place inspirante dans la société. Sans s’identifier aux dysfonctionnements environnementaux, l’individu libre peut prendre juste sa petite part comme le suggère le mouvement Colibri en France, et chaque petite part finit par former des rivières.

Il m’apparaît aujourd’hui que la pacification intérieure de l’individu est le chemin le plus direct à la liberté de son Être véritable, à son expression créative, ce qui ouvre à une relation au monde extérieur faite également de compassion et d’altruisme, sans jugement aucun.

L'Institut Arc en Ciel se situe dans la région Montpelliéraine, il propose des stages ponctuels, des salons et des conférences.  
Le programme des formations est disponible sur leur site web: institutarcenciel.com