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Il faut adopter la méditation comme un art de se retrouver, de retrouver l’autre…comme un art de vivre.

Bernard ORTEGA

par Bernard ORTEGA
coach et auteur du nouveau livre "Méditer pourquoi".

Les vrais méditant ne font pas abstraction du monde et ce qui les entoure, notamment des autres. Se couper du monde et trouver la paix, peut, en effet, être un programme bien personnel, et quelques-uns ont choisi cette voie. Mais, ici, il est choisi de produire, par cet exercice, des effets positifs pour soi ET pour celles et ceux qui nous entourent. Une méditation qui n'est pas tournée vers les autres ne peut ressembler qu'à un légume qui se regarderait pousser". Ainsi au lieu de diminuer la notion de l'égo (source de toute agitation) le pseudo méditant ne ferait que renforcer l'image de lui-même, également fier de pratiquer cet exercice, et crisper encore davantage ce qu'il faudrait réduire: l'hypertrophie du Moi.

La motivation, la compréhension fine de cet engagement de méditer sont bien plus importantes que les exercices, qui doivent leur succéder. Beaucoup n’ont pas les résultats escomptés car la réflexion et la motivation ne sont pas assez développées. S’il suffisait de s’asseoir sur un coussin pour atteindre la sérénité cela se saurait. Il est acquis que la méditation est bien le seul recours à tout ce paysage torturé, le seul recours pour ne pas être blessé par tous ces fous « maîtres de la raison et de l’idéologie », le seul recours pour ne pas être terrassé par nos émotions et nos désirs contradictoires. L’acte de méditer nous coupe de l’influence des pensées qui agitent notre mental. Nous prenons la mesure de ces influences lorsque des horreurs surgissent en face de nous. Ce sont d’abord les pensées qui les enregistrent. La tristesse, le dégoût, la répulsion ne peuvent apparaître qu’après la réaction de la pensée. C’est donc bien la pensée qui produit les émotions. Et si cette pensée est influencée dans un sens, nos réactions émotionnelles suivront le sens indiqué, et pas toujours le meilleur. Il est donc impératif de comprendre le sens profond qui nous engage vers l’acte de méditer.

La méditation apporte la paix pour soi et pour les autres. Elle ajuste l'apaisement de l'esprit. Cet esprit ne sera plus comme cet arbre secoué par les "pensées singe" qui sautent de branche en branche en poussant des cris stridents. Lorsque la pensée est claire, la vision est claire. Alors on peut avancer sans encombre, on peut même courir et pourquoi ne pas, voler. L'esprit ouvert devient un espace immense.

Le monde moderne avec les diffusions constantes "des pensées influentes" encombre nos cerveaux qui n'en peuvent plus. Tant qu'il y a de la place dans le disque dur, nous les laissons s'installer, surtout celles qui nous semblent agréables et prometteuses. Mais la surchauffe va s'installer progressivement. Pour saisir les bienfaits de la pratique de la méditation, il faut comprendre les effets pervers de la pensée, du mental sous influence.

Lorsque j'observe les qualités inhérentes à la méditation, l'une d'elle peut nous sauver irrémédiablement. Il s'agit de la PRÉSENCE A SOI. C'est une présence subtile, comme la distraction est une mort subtile. Si nous examinons bien notre vie, nous sommes rarement dans l'instant présent. Il faut inciter les êtres qui nous entourent, et nous-mêmes, à nous pencher vers nous, vers notre présence pleine et entière.  IL FAUT ADOPTER LA MÉDITATION COMME UN ART DE SE RETROUVER, COMME UN ART DE VIVRE.

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Le son prend une place importante notamment avec le son "A" qui serait le son de notre "état primordial". Naissance, jouissance souffrance sont manifestés par le son "A". Pendant des siècles les yogis tibétains travaillaient sur ces visualisations et sons. Et nous remarquons sans peine qu'en faisant résonner ce son en nous, une énergie de calme s'installe vraiment. C'est un moyen habile de manifester le calme sans solliciter le mental pour autant. Le paradoxe serait de viser l'espace du silence en se servant du son.

Ce texte est extrait de son livre « Méditer pourquoi ». Paru en septembre 2016 aux éditions La Providence.

Bernard ORTEGA (Lama Düdul Dorje)