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La Shekinah : un nouveau roman initiatique
Ecrit par Ava Torrent
aux Editions Almasta
Une femme, une quête initiatique, un destin, la Palestine, il y a deux mille ans...
Un regard porté sur notre histoire nous invite à nous demander si depuis des millénaires la femme et son savoir profane, son intelligence intuitive et sa capacité à donner la vie ne dérangent pas une société essentiellement basée sur un modèle patriarcal puritain. La plupart des grandes religions, comme le bouddhisme primitif, la tradition brahmanique du vedanta, le salafisme, le judaïsme et le catholicisme, la considèrent comme une source de problèmes, elle est appréhendée comme un objet de pitié, une grande tentation, une illusion qui détourne de l’éveil, une mauvaise nature à assujettir. Résultat, on l’a évincée de la plupart des grands écrits.
La Shekinah, le Féminin sacré et Marie, la mère de Jésus
Pour explorer un tel sujet d’actualité logé au cœur même de notre société en pleine mutation, Ava Torrent a choisi le christianisme comme cadre contextuel :
« Quel rôle la femme a-t-elle joué dans les « grands écrits », ces livres qui ont défini nos cadres de références et qui continuent des millénaires plus tard de nous influencer quotidiennement ? »
Dans le Nouveau Testament, on ne parle des disciples du Galiléen qu’au masculin. La présence des femmes a été grandement passée sous silence. Ava Torrent nous suggère pourtant qu’elle fut essentielle, voire indispensable à la réalisation de la mission de Jésus.
Qui sont ces femmes restées dans l’ombre jusqu’à aujourd’hui ?
Comment se sont-elles manifestées il y a deux mille ans ?
Quelle figure féminine se cache derrière le visage de la Mère de Jésus ?
L’auteure décrit avec justesse et sensibilité le chemin initiatique que Marie a parcouru afin de parvenir à incarner pleinement le Féminin sacré, la puissance créatrice féminine, qui refait surface en cette période de mutation et qui bouleverse les acquis de notre société. Cette thématique nous concerne tous, hommes et femmes, sans distinction de genre. Marie, la mère de Jésus, nous indique une voie que deux mille ans plus tard l’humanité se prépare à parcourir afin de laisser éclore la puissance créatrice du féminin, la Shekinah, lovée en chaque femme et en chaque homme.
Trois questions à Ava Torrent
Que veut dire la « Shekinah » ?
C’est un mot féminin de racine hébraïque qui fait référence à une notion subtile. Il s’agit du concept divin de présence féminine. La sagesse. Le féminin sacré. La Déesse-Mère. La face féminine de Dieu. Le Souffle de vie. Le Saint-Esprit symbolisé par la colombe. Elle représente tout cela. On la connaît aussi sous le nom de Boga Shakti, Sofia, Tiamat, Isis, etc.
Pour vous, est-ce que Dieu est une femme ?
Pas du tout. Le divin est androgyne. Il est composé d’une face masculine et d’une face féminine. Comme nous les êtres humains d’ailleurs. La face féminine a été glorifiée dans les civilisations matriarcales du paléolithique supérieur jusqu’à peu près à la fin du néolithique (dès 30'000, voir même plus tôt, jusqu’à env. 3'000 av JC) souvent d’ailleurs au détriment du masculin. Ensuite, elle a été évincée et démonisée avec l’essor des civilisations patriarcales. Je crois que le moment est venu de réunir les principes masculin et féminin dans leur juste valeur. Ils sont complémentaires, l’un n’est rien sans l’autre...
D’où tirez-vous les informations qui ont inspiré la Shekinah ?
Le roman la Shekinah, Mère des Origines, est basé sur l’étude de quatre grandes catégories de textes :
1. D’abord, il y a bien sûr les textes bibliques.
2. Ensuite viennent les textes dits apocryphes, ce sont des manuscrits rédigés vers le début de notre ère qui ont été tenus à l’écart du canon biblique, mais qui n’en restent pas moins de très précieuses sources d’informations. Ces documents ont été soigneusement cachés pour les protéger de l’usure du temps et de ses opposants farouchement déterminés à éliminer toute trace de leur existence. Un certain nombre d’apocryphes ont refait surface récemment. Parmi eux nous trouvons entre autres des codices gnostiques en provenance d’Égypte :
• La bibliothèque copte de Nag Hammadi découvert en 1945, dans la ville de Nag Hammadi en Égypte. Ces codex étaient dissimulés dans de grandes jarres, on y trouve 13 volumes écrits sur papyrus comportant au total 55 traités. Ils auraient été rédigés entre le 3e et le 5e siècle de notre ère par des auteurs inconnus. La majorité de ces textes sont gnostiques, mis à part trois écrits issus de la tradition hermétique, et une traduction partielle de « la République » de Platon.
• Le codex de Londres - mieux connu sous le nom de Pistis-Sophia - est un texte gnostique écrit vers l’an 330 de notre ère, il raconte par la bouche de Jésus-Christ, la vieille légende de Pistis-Sophia, l’entité féminine responsable de la création de notre Monde.
• Le codex de Berlin, découvert en Haute-Égypte, acquis par le Musée de Berlin en 1896 est un papyrus écrit en copte. Ce codex comprend entre autres l’Apocryphon de Jean, l’Évangile selon Marie et La Sagesse de Jésus-Christ.
• Les rouleaux de la mer morte quant à eux ne proviennent pas d’Égypte. Ils ont été découverts en 1947 à Qumram, sur les bords de la mer Morte, et comportent plus de 900 manuscrits, fragments ou parties de rouleaux. Certains les attribuent aux esséniens, mais on ne peut en être vraiment sûrs, les preuves manquent encore. Ils pourraient tout aussi bien avoir été écrits puis cachés par des membres du clergé de Jérusalem qui étaient en désaccord avec le judaïsme officiel. Cette version des faits indique que le développement de la pensée théologique du judaïsme, et donc la création du canon biblique, n’était pas du tout homogène et que les affrontements théologiques étaient importants.
• Et enfin, dans cette catégorie de documents anciens, citons également Le Zohar, le livre de la splendeur, qui est une oeuvre maîtresse de la kabbale. Ce document a été rédigé en araméen par un rabbin au II siècle de notre ère.
3. Passons ensuite aux œuvres plus modernes de philosophes, théologiens, chercheurs, historiens des religions ou mythologues tels que Rudolf Steiner, Jean-Yves Leloup, Emile Bock, Mircea Eliade, Jacqueline Kelen, Daniel Meurois, Anton Parks, Merlin Stone, Riane Eisler – pour n’en citer que quelques-uns. Ces personnes ont largement oeuvré pour nous encourager à porter sur notre passé un regard tout frais, tout neuf, mais solidement ancré.
4. Pour terminer, citons la catégorie des grands mystiques. J'évoquerai ici Edgar Cayce, Katherine Emmerich et Maria Valtorta. Leurs interventions nous ont également apporté de très précieuses informations sur la vie de Jésus et sur son entourage.
La littérature sérieuse ne manque vraiment pas. De nos jours, elle est là, à portée de mains, il suffit de s’y intéresser pour la trouver.
Il me semble important de souligner, que chacun est libre de prendre comme il le veut les informations présentées dans « la Shekinah » et de ressentir intérieurement si tout cela résonne en lui ou pas. N’oublions pas que personne ne sait objectivement comment les faits se sont véritablement déroulés il y a deux mille ans... Dans « la Shekinah », je propose de porter un regard nouveau sur notre passé sous forme de roman, pour mieux comprendre le présent et accueillir le futur émergeant qui s’offre à nous.
A propos d’Ava Torrent
Formée à la psychologie et à l’astrologie jungiennes, Ava Torrent aborde la thématique de l’émergence du féminin sacré en se basant sur quelques grands mythes fondateurs. Afin de trouver des réponses à ses questionnements, elle n’a pas hésité à sortir des sentiers battus pour explorer un des plus grands événements historiques qui ont forgé notre société. C’est en effet la figure de Marie qui retiendra toute son attention et qui la poussera, en 2014, à se consacrer entièrement à la recherche et à l’écriture de son premier roman, La Shekinah - la Mère - livre 1 de la trilogie des Trois Marie.
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