Les archives de Meditationfrance
Notre vie - Notre école
par Didier Thiellet
Bonjour à toutes et tous,
Le meilleur guide, le meilleur professeur, la meilleure école pour vous-même, c’est votre vie. Elle commence dans votre for intérieur, traverse votre canal de vie. Cette intériorité, je la nomme « le vivant ». Votre vie, ce que vous nommez « Moi », c’est-à-dire vos pensées, vos émotions, votre histoire, votre entourage et plus encore, ne pourrait exister sans ce vivant. Tous ces manifestés du vivant resteraient, sans lui, invisibles.
Mais le vivant, c’est quoi ?
Parfois, je dis aux personnes que je vois : « Comprenez-vous que votre « matériel humain » perçoit plus de détails en écoutant ce que je vous raconte que ce que votre conscient relève ? » Plusieurs me disent « oui » !
En parallèle je vous dis ici : « Comprenez-vous que vos yeux voient plus
en lisant ce qui est écrit que ce que votre intellect conscient en relève maintenant ? ». Que répondez-vous ? Prenez votre temps avant de répondre.
Comprenez que dans cet instant, les informations vous parviennent à la fois par le filtre de votre état d’esprit et par votre « vivant ». Beaucoup croient que leur vie se joue soit dans leur tête soit à leur insu. Elle se joue pourtant fondamentalement par et dans ce vivant. Il a deux paliers : l’inconscient et le supraconscient. La connexion avec ce vivant est une aide précieuse pour la « simple présence ».
Apprendre à partir de son histoire
Après vingt-cinq ans de thérapies et dix ans de méditation dans l’objectif de ne plus ressentir le poids de mon passé ajouté à une expérience significative dans « la conscience corporelle », j’ai décidé, après le départ de ma femme, de m’intéresser à ma « biochimie inconsciente ». Cela m’a permis de comprendre mes réactions et agissements. Plusieurs techniques d’accompagnement comme la psychologie quantique ou la psychobiologie allaient être d’une aide précieuse pour décortiquer « le comporte-mental » qui poussait mes réactions à se défendre de perceptions inconscientes par mon identification à la structure de survie.
Structure de la dualité égale structure de survie
Dans cette disposition psycho-bio-cérébrale, notre état d’esprit joue une partie de cache-cache entre ce qu’il croit être et ce qu’il n’est pas. Pour vous l’expliquer brièvement, les perceptions vécues et jugées « mortelles » sous un des quatre plans (physique, mental, émotionnel ou spirituel), sont retenues dans l’inconscient tout en restant actives pour les besoins des réactions de survie. Cette contradiction entraîne non seulement une stagnation de l’information qui occasionne une toxicité émotionnelle et mentale, mais aussi une interaction entre les diverses perceptions, ce qui accroît ladite contradiction et donc amène confusions et déséquilibres dans l’inconscient. Des situations extérieures en découlent, bien sûr. Le cerveau doit alors jongler et la raison doit « tenir bon ». L’émotionnel et le biologique doivent être contrôlés et l’idée de soi, fortifiée. Ainsi le cerveau est programmé pour garder sous sa direction les perceptions passées soi-disant dangereuses, faire en sorte que notre conscient présent ne les ressente pas et que notre identité trouve un équilibre dans ce déséquilibre. Pour se faire, il projette sur le monde, la vie et les autres les perceptions intériorisées et non désirées. C’est la dynamique de survie ou la dynamique de la dualité. Serait-ce ce que nomme Eckhart Tolle : le corps de souffrance ?
Merci à mes expériences de viols de m’avoir aidé à comprendre la survie !
Entendez par ce « merci » un remerciement aux actions qui m’ont permis de me laisser traverser par les émotions, pensées, sensations, évitements, croyances, de « mon matériel humain » et non un remerciement aux «violeurs » que je laisse à leur chemin de conscience. Ces actions m’ont permis aussi de rencontrer en moi « celui » qui les retenait pour ne pas les vivre en conscience. Ce « celui » que nous pouvons nommer « ego » allait devenir un pont de conscience. Par cette suite d’éclairages, j’allais découvrir, entre autres, ce que j’appellerai plus tard « le laisser-faire intérieur », qui allait me permettre d’alléger l’amoncellement des informations retenues.
Comment j’ai appris de ces expériences
Les séquelles de ces agressions ont bien évidemment solidifié en premier lieu mon corps de souffrance et une instabilité dans ma vie sexuelle et relationnelle. Comme dit, j’ai passé une partie de ma vie à courir les thérapeutes et les « terres-non-happy » pour que mon inconscient ne perçoive pas ce qu’il avait perçu et que je devienne une « belle personne » pleine de succès et non l’horrible personne faussement crue intérieurement. Ces croyances occasionnaient, bien sûr, des difficultés dans ma vie extérieure comme intérieure. Quand la première femme de ma vie fut partie, j’ai décidé d’apprendre à laisser les perceptions venir et traverser ma conscience. Ainsi « mon » état d’esprit a évolué. Dans la relation qui a suivi cette perte, j’ai appris à refuser, tout en les acceptant dans l’instant, des faits comme des éjaculations précoces ou des débandaisons protectrices. Je parle des perceptions pour lesquelles mon cerveau était programmé à les refouler et à les projeter sur le monde, rien ne se perd, tout se transforme ou se transpose. La structure de survie ou dualité est bien faite. Dans ce laisser-passer intérieur, ma sexualité allait retrouver une normalité appréciable. La vie est aussi bien faite.
Arrêter la partie de cache-cache avec le soi qui n’est pas soi – arrêter le duel avec ce que nous sommes
Mes traits égotiques se sont créés à travers l’identification au trio de survie « Victime – Bourreau – Sauveur », nourris par encore d’autres perceptions que les agressions sexuelles. Ces traits de l’ego nourrissaient ma façon d’être, apprise par ma biologie à partir de ces expériences pour rester en vie la seconde qui suit. Ces « façons d’être » caractérisent aussi ce que je viens de titrer par « le soi qui n’est pas soi ». Ainsi, l’ego trouve son existence dans la résistance aux perceptions passées. Il en résulte un conflit entre l’image de soi et les perceptions qui activent les réactions de survie.
Une résultante du voyage : le pardon
L’action de pardonner
Le pardon que j’ai expérimenté a pris forme quand les perceptions retenues ne l’étaient plus et que la désidentification à l’ego s’était amenuisée. Alors, ma conscience a lâché la bataille avec ses perceptions, ainsi, ni mon cœur ni mon mental n’avaient besoin d’en vouloir à l’autre.
L’acceptation du « Par Don »
Dans une expérience en « rebirth », ma conscience a noté les éléments d’informations pris chez mon père et chez ma mère. Ils étaient plutôt positifs chez l’un et négatifs chez l’autre, mais les deux constituaient une matière d’expériences qui m’avait en quelque sorte été donnée ou prise par ma biologie. Le « don » était de bon augure puisqu’il allait m’amener à l’expérience de la vie incarnée et aux cheminements de conscience qui l’accompagnent : une merveille de réalisation(s). La reconnaissance de ce don a offert à ma biochimie une liberté créative.
Didier Thiellet