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GITA MARG

Nathalie et Adam. Yoga de la voix

La voie de la Réalisation avec la musique hindoustanie.

Déesse et dieux de l’Inde sont associés aux instruments de musique. Sarasvatī joue de la Vina, Vishnu souffle dans sa conque, Śiva fait vibrer son damaru, Kṛṣṇa charme avec sa flûte et Narada le messager céleste sillonne l’infini en égrenant son tanpura.
Ceci pour nous signifier que le son est à l’origine de toutes choses, visibles et invisibles, grossières et subtiles. Le champ unifié de la physique quantique vibre dans le chant unifié des vénérables ancêtres de la Terre qui ont ouvert la voie solaire, entendu le son de la lumière et vu la lumière dans le son.

L’antique musique Gandharva qui a traversé les siècles est devenue aujourd’hui « musique classique indienne ». Bien qu’elle ait principalement évolué vers le divertissement, cette dernière puise sa sève créatrice des immortelles racines originelles.
Dans la cosmogonie indienne, qui est fondée sur Réalité suprême, la śakti, (aspect dynamique du Brahman indifférencié) met en mouvement l’univers qui se manifeste au mental avec le son, nād. 
La Connaissance des Sages, issue de l’expérience spirituelle, a donné de nombreuses étoiles resplendissantes dans la nuit du monde : la science des vibrations (spandam) en fait partie.
Cette science véritable Connaissance révélée aux Rishis védiques dans leurs suprêmes méditations, et léguée par eux aux humains, inclut les sons primordiaux, les bija-mantras, les mantras, les hymnes, la langue sanskrite et la musique.

« Le Rishi n’était autre que le voyant d’une vérité éternelle et d’une connaissance impersonnelle.
Le concept védique de révélation ne suggère rien de miraculeux ou de surnaturel.
L’Être réalisé qui employait ces facultés les avait acquises par un développement personnel progressif. La connaissance elle-même était un voyage et un aboutissement, ou une découverte et une conquête ; la révélation ne venait qu’à la fin, la lumière était la récompense de la victoire finale ». Sri Aurobindo

Généralement dans la pratique du Yoga occidental, le pouvoir des mantras est reconnu, tandis que le pouvoir de la musique (Gandharva) reste ignoré.
Mantra et musique demeurent pourtant les deux moyens d’expression de la puissance créatrice, ils ne s’opposent pas, et peuvent exprimer la force du son de manière individuelle, ou bien conjuguer leurs énergies comme dans les hymnes, les incantations ou les chants.
Le monde est formé et informé par les vibrations qui sont des ondes d’énergie subtile.
La musique et les mantras ont un pouvoir transformateur sur la matière et sur l’esprit. Ils véhiculent tous deux une puissance créatrice, et sont donc considérés comme magiques.
La récitation d’un mantra approprié amènera la pluie et les variations d’un raga adéquat tel que Megh Malhar feront également pleuvoir. Quant à allumer le feu, c’est chose faite depuis longtemps, Tansen, le musicien médevial légendaire incendia le palais de son roi en chantant le raga Deepak, mais c’est une autre histoire.

yoga de la voix

Pratiquer cette musique c’est apprendre à parler śakti.

Le raga est un langage de sons classifiés, une langue où les mots sont des notes, une parole vibrante qui ne qualifie rien et qui pourtant s’apprécie et se comprend sans besoin d’une analyse de la raison.
C’est le souffle mélodieux qui réveille l’âme endormie de ses baisers d’harmonie.
C’est le verbe du cœur qui s’adresse aux oreilles émerveillées du monde.
C’est l’écho de l’intuition ou nait l’aspiration.
Que celles et ceux qui peuvent entendre entendent, disait Jésus.
Les fréquences précises et intermédiaires des notes combinées dans chaque raga ne vont pas seulement produire de la musique, elles vont agir sur nos émotions, nos pensées, et tout ce qui nous constitue : le physique, le vital, le mental et le supramental.

Chaque mode (combinaison de notes qui définit et particularise un raga) contient au maximum 7 intervalles, ceux-ci, et c’est une différence majeure avec nos gammes, se relient savamment et tout en nuances entre eux, ce qui donne un potentiel sonore élargi où la musique entre les notes est aussi importante que celles des notes fixes.
Les forces harmoniques contenues dans les modes sont capables de faire vibrer l’âme et le corps jusqu’à la moindre cellule. Elles ont aussi le pouvoir de purifier les nadis, le système nerveux, de ré-équilibrer les doshas, de combattre la dépression et d’engendrer l’ananda.
Il y a des raga divins, qui transportent l’âme aux jardins des dieux et nous émerveillent, certains répandent l’amour pur dans les cœurs, d’autres semblent surgir du fond des âges et nous bouleversent intensément, et il y a ceux qui donnent des ailes et le souffle du vent pour survoler la paix.
Quant à l’amoureux épris, qui entend la Mère chanter au cœur des variations ; au sein des lueurs de leur beauté vibrante manifestée ; la Grâce, dans un élan irrésistible, le portera en un paradis de Silence où brille la joie, faisant naitre et fleurir des bouquets d’harmonie dans le temple intérieur.
L’Absolu résonne dans cette matière subtile qu’est la musique, on le croise, on l’entrevoit, on s’en souvient, on le reconnait, on le retient. Il disparait tel un voleur dans les larmes d’un doux chagrin, mais la certitude qu’Il est, demeure et nous fait avancer.

Guru tanpura

Dans la pratique du chant, nous nous référons à une fréquence de base que l’on pourrait appeler « mère » à partir de laquelle les divisions vont s’établir, sur l’échelle d’une octave.
Le tanpura est l’instrument qui sert de support pour chanter, il génère un bourdon harmonique continu et guide l’oreille pour l’évaluation précise des différentes fréquences des notes en référence à la fondamentale. Le tanpura ne sert pas seulement de pilote, ses boucles où s’entremêlent notes et harmoniques sont apaisantes et en font l’outil idéal pour surfer sur le silence tout en en modulant.
Le tanpura c’est le guru, il favorise l’autonomie de l’oreille et apporte l’assurance dans les exercices pratiques divers et variés relatifs à l’immersion dans les raga et à l’apprentissage des chants.
Il accompagne délicieusement la discipline, murmurant délicatement sa douce vérité.

Transcendance

L’un des effets subtils Gandharva remarquable est la neutralisation du vent incessant du mental, et ce, sans renfort d’attention excessive. Une douce concentration au cours de la pratique suffit.
Nous découvrons ainsi que l’expérience de détente profonde procurée par le chant permet d’établir une relation intime avec le Silence intérieur. Le Yoga peut alors commencer.
La méditation s’installe naturellement dans un calme resplendissant, dans un recul naturel des sens.
Le repos dans le frémissement lumineux d’une conscience élargie, dans le débordement heureux d’un cœur comblé par le Silence mélodieux qui joue son mystère et nous invite à l’envol dans les plus hauts secrets de son ciel infini pour nous relier à la Source.

C’est une purification par le feu de la connaissance qui se met à l'œuvre par la pratique de ce yoga où les postures sont des vocalises et des chants, où les offrandes sont harmonies, où l’abandon est la transcendance.
Transcender ne signifie pas atteindre une dimension paranormale, la Conscience transcendantale est un un état naturel de quiétude qui nous délivre de l’emprise mentale, nous sort de l’ignorance, et donne accès à nos vérités spirituelles, dont Turīya, la Conscience cosmique.

yoga de la voix

Sanskrit

Dans nos compositions nous relions la force du sanskrit avec le pouvoir de la musique Gandharva.
Le sanskrit est une langue vibratoire qui véhicule l’Absolu dans ses phonèmes, c’est encore la Vérité qui s’articule dans le son des mots. La seule récitation de l’alphabet est une voie d’illumination en soi. C’est le verbe de la Déesse qui résonne dans toute la manifestation.

Les liens du sanskrit et de la musique remontent au jour des temps, à l’éternité.
Les textes de nos chants sont tirés des Vedas et du Vedanta, tous célèbrent l’Absolu, dans ses noms et ses formes, en dehors des cultes et des religions.

Voici un exemple de texte choisi mis en musique sur un mode classique indien.
Il s’agit du premier verset du mandala 1 du rik-Veda, l’hymne est dû au Rishi Madhucchandas Vaiśvāmitra et est dédié à la louange d’Agni.

agnimīḷe purohitam yajṇ̃asya devamṛtvijam / hotāram ratnadhātamam

"Je glorifie agni, le divin officiant du sacrifice, le dieu, puissant dispensateur de délices. »
La pratique du chant n’est pas seulement vocale, c’est aussi une étude qui s’ouvre au yoga de la connaissance de Soi par le discernement et l’investigation. L’étude des Écritures sacrées, svādhyāya, nous plonge au cœur des significations des mantras, de leur profondeur cachée, et à l’aide de commentaires éclairés, nous entrons dans un degré subtil de lecture où apparaissent les vérités recelées dans le son. Cela n’a rien d’intellectuel, il suffit d’être attentif, présent, pour voir et recevoir ce qui est là sous-jacent aux formules. Cela permet à l’intellect et au cœur de se nourrir du nectar contenu dans les mantras. Les textes sont aussi des sujets et supports de méditation par excellence.

Le rideau va tomber

(tout fini par des chansons)

Il est vertigineux de songer qu’il y a plus de 5000 ans, avant que les grandes pyramides ne soient édifiées, les hymnes des Rishis vibraient dans les forêts sauvages de l’Inde. Ces vibrations sacrées, transmises oralement, ont traversé les siècles, telle une parole immortelle, permettant à celles et ceux, Yogini et Yogi, qui les intégraient, d’ouvrir la porte dorée qui mène à la révélation de l’Unité.
Chanter, des mantras de sagesse sur les vagues étincelantes des raga c’est vibrer au diapason de l’univers c’est découvrir le pouvoir du son qui fait danser le monde et les créatures jusqu’à la moindre particule. Les expériences résultant des pratiques nous font gravir la montagne et changer de point de vue. Nous nous transformons en ce que nous sommes en Essence.
Il n’y a pas de mur entre le Silence et le son, il suffit de cheminer avec les vibrations dans la langue de śakti pour revenir à la Source, à la pure Conscience, dans la révélation du Silence d’or.

Le chant Gandharva de l’Unité, c’est le cadeau de la Mère divine, une façon extraordinaire de converser avec Elle, dans sa langue créatrice, et d’évoluer dans ce monde vers la Réalisation.
C’est à ce voyage vers l’Un connu que le Yoga de la voix, GITA MARG, la voie de la Réalisation avec la musique, nous invite.

AUM
Gratitude aux Rishis, et aux Maitres authentiques,
Salutation à Votre soleil.

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