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Ecologie et spiritualité : vers une mutation de nos voyages
par Marion Gléréan, fondatrice de l'agence de voyages Nature Profonde.
Dans un contexte de crises – sanitaire, climatique - nous assistons à une transformation de nos modes de vie et nos déplacements. Avec la prise de conscience grandissante de notre impact écologique sur la planète, nos vacances sont appelées à se transformer. Mais modifier nos habitudes n'est pas si évident. Pour le comprendre, un tour d'horizon de nos besoins de voyages peut se révéler éclairant.
Quelles motivations nous portent à voyager ?
En premier lieu, voyager répond à notre soif d'exploration, de découverte, d'apprentissage. Les voyages d'agrément existent depuis l'antiquité et nos ancêtres ont laissé de nombreuses traces de leurs passages. Les vacances permettent de s'adonner à nos passions, de vaquer à nos loisirs.
Les voyages servent parfois à marquer une appartenance sociale. Lorsque le terme de « tourisme » apparut en 1800, il désignait les voyages des jeunes aristocrates britanniques pour se rendre dans les capitales européennes afin d'achever leurs études. À bien des égards, les voyages restent un luxe seulement accessible aux classes aisées et moyennes de la population des pays du Nord. Cet aspect élitiste est encore visible dans le système compétitif actuel lorsque le voyage devient, consciemment ou non, une façon de nous démarquer et de nous valoriser socialement.
Les voyages sont également envisagés pour les effets thérapeutiques du repos et de la détente. Au cours du 19ème siècle se distingue le tourisme de santé privilégiant le thermalisme en été et la douceur du soleil méditerranéen durant la saison froide. Aujourd'hui, les activités alliant loisirs, santé et bien être se développent de façon exponentielle et nous observons même une saturation de l'offre.
Autre besoin à satisfaire : celui de marquer une rupture avec un rythme effréné. Depuis la mise en place de la troisième et quatrième semaine de congés payés, en 1956 et 1969, l'accès aux vacances se popularise. Ces dernières offrent l'occasion de s'évader loin du stress quotidien.
Enfin les voyages sont-ils l'occasion de créer des souvenirs précieux, de partager des moments de qualité en famille ou entre amis. Phénomène amplifié par la dispersion géographique des cellules amicales et familiales qui invite à des retrouvailles ponctuelles.
Impacts de nos voyages sur la planète : en quête de cohérence !
Aujourd'hui, avec le réchauffement climatique, nous prenons conscience de nos interdépendances et des menaces qui pèsent sur nos écosystèmes. L'inquiétude monte et les phénomènes grandissants d'écoanxiété et de solastalgie illustrent parfois un sentiment d'impuissance.
Même le « tourisme durable » montre ses limites car il ne résout ni la pollution liée aux transports (l'avion est responsable de 40% des émissions de CO2 de l'industrie du tourisme), ni la surconsommation d'eau, ni l'altération des paysages naturels.
Néanmoins, voyager reste une réponse à de nombreux besoins et plutôt que de renoncer à partir en vacances, nous étudions ici la transformation de nos habitudes de déplacement. Sachant qu'un changement ne peut s'intégrer profondément s'il est contraint et s'il génère de la frustration, nous souhaitons valoriser les avantages à modifier notre façon de voyager et les bienfaits qui en résultent.
Notre proposition est de nous inspirer des peuples premiers, dont les relations à l'environnement sont exemplaires à plus d'un titre, afin de nourrir les motivations, l'envie et la joie d'adapter nos comportements.
Les peuples premiers : experts en matière d'équilibre des éco-systèmes.
Quelle que soit leur origine géographique, les peuples premiers portent tous le même principe de vie : l'intuition qu'en tant qu'être vivant l'humain fait partie d'un tout. Leurs enseignements nous ramènent vers cette terre nourricière, décrite comme la mère dont nous sommes les enfants.
Puisant leur subsistance de leur environnement, ils considèrent que l'humanité, au même titre que toutes les autres espèces vivantes, doit assumer une responsabilité : celle de veiller à maintenir les équilibres, à ne prélever que des quantités justes et nécessaires à l'existence. Ils entretiennent avec leur environnement un rapport authentique et organique. Ils en connaissent les fragilités et les moyens d'en conserver l'équilibre. Ils sont les gardiens de leur écosystème.
En plus de se mettre au service du bien commun et d'agir en faveur des générations futures, les individus tirent leur force - physique, mentale et spirituelle - de leurs liens avec la nature.
Pour le peuple Touva de Sibérie, par exemple, l'Être qui vit en harmonie avec le Vivant y puise une grande vitalité car il se trouve placé au centre de son propre monde entre le monde du haut (Ciel-Père) et le monde du bas (Terre-Mère). Il s'attire la protection des trois mondes, peut ainsi maintenir son propre équilibre et augmenter sa puissance personnelle.
Nikolay Oorzhak, chaman du peuple Touva en Sibérie, intervenant de l'agence Nature Profonde (retraites du sensible « Le Son du Soleil »).
Il est un domaine où il nous est encore possible de sortir de nos fonctionnements et nous inspirer des peuples premiers pour enrichir notre pensée philosophique, nos expériences et nos prises de conscience : celui du voyage.
« L'environnement n'est pas distinct de l'humain. Nous sommes en lui et il est en nous ».
Davi Kopenawa, chef chaman écologiste et humaniste, porte-parole international de la communauté d’Amérindiens Yanomami
Pourquoi et comment traduire les enseignements des peuples premiers à travers nos voyages ?
De la fuite à l'intégration
La quête d'exotisme crée en nous un paradoxe. D'un côté le dépaysement nous régénère mais de l'autre, il redonne le dynamisme qui alimente la poursuite de notre rythme effréné. Et si, finalement, le fait de nous relier à notre territoire créait des bénéfices plus durables ? De nombreuses études (par exemple : les études menées par l'Observatoire Spinoza, l'Université de Cornell aux Etats-Unis, ou encore Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme et le cabinet SPRIM qui ont synthétisé 150 études à ce sujet) le montrent : observer notre environnement, apprendre à interagir avec lui par les 5 sens, se mettre au diapason des saisons, vivre des prises de conscience grâce aux comportements des plantes, des animaux qui entrent en résonance avec notre vécu, etc, nous ressourcent en profondeur. Peut-être avons nous besoin de guidance pour savoir comment procéder ? Pour cela, l'agence Nature Profonde propose des voyages accompagnés de spécialistes de la reconnexion sensorielle à la nature. Ces voyages nous apportent les méthodes concrètes et les outils à intégrer à notre quotidien pour notre propre épanouissement. C'est la satisfaction d'agir en adéquation avec les lois du vivant qui génère alors chez nous une vitalité profonde et durable.
De la dissociation à l'association
Le fait de nous considérer, nous l'Homme occidental, séparés de la nature, avec une attitude de supériorité vis à vis des autres qu'humains, nous a menés vers une instrumentalisation de notre environnement. Dans le domaine du voyage, cela s'est traduit par la multiplication d'activités qui utilisent le cadre naturel sans se soucier des conséquences sur les écosystèmes. La proposition de l'agence Nature Profonde est de créer une mise en relation, une connexion et une réelle rencontre avec les autres espèces vivantes. Ceci est rendu possible grâce à des expériences de reconnexion comme les bains de forêts, la sylvothérapie, le Shinrin Yoku, les expériences sensorielles et énergétiques au contact avec la nature, les activités promues par l'écopsychologie et l'écologie profonde. De cette façon, les autres qu'humains sont pleinement considérés pour leur valeur intrinsèque. Nous perfectionnons alors notre capacité d'écoute et de perception. Nous apprenons à ne plus agir par intérêt personnel mais à servir le bien commun. Voyager en considérant que nous sommes une petite partie de cette nature, un maillon de la chaîne, nous replace dans la toile du vivant, nous permet de développer notre sentiment d'appartenance et de redonner du sens à nos actions.
Reliance en forêt (escapades sensorielles en Bretagne, Forêt de Brocéliande, Ariège...).
De la désacralisation à l'émerveillement
Les peuples premiers conçoivent la Terre en tant qu'entité spirituelle et l'humain comme un être relié, co-créateur de l'univers. Considérer que ce système naturel s'autorégule et favorise la vie porte à croire en une intelligence qui nous habite et qui nous dépasse. Aurions-nous oublié que cette approche spirituelle du vivant est celle que l'humanité avait adopté pendant la plus grande partie de son existence ?
En France aussi il est possible de retrouver les traces des temps où les humains vivaient en harmonie avec la nature et la vénéraient. Des lieux, souvent reconnus pour leur puissance tellurique, où ils se rendaient en pèlerinage pour accomplir des cérémonies. Ici et là, les initiés des enseignements celtes et druidiques nous permettent de retrouver les sagesses de nos terres, longtemps restées cachées.
Aujourd'hui, le phénomène de re-sacralisation de la nature, porté par l'éco-spiritualité, prend son essor. Parmi d'autres démarches, les praticiens en écorituels® inventent, à la lumière des savoirs ancestraux, de nouveaux rites riches de symboles, de métaphores et de significations. En étant vigilants à éviter tout dogmatisme et tout folklore, leur intention est d'inspirer et de donner des points de repères nous permettant de nous orienter.
Et si nous profitions de nos temps de vacances pour porter un regard émerveillé sur notre environnement, pour retisser avec lui une relation intime, un lien sacré, spirituel ? Nos besoins essentiels en termes d'intériorité et de transcendance en seront comblés. C'est cette intention que porte l'agence Nature Profonde en proposant des voyages de reconnexion aux sagesses de nos terres.
Se reconnecter aux sagesses de nos terres avec l'agence Nature Profonde !
Nous co-créons des itinéraires en France avec des professionnels de confiance, tous choisis pour leur capacité à faire vivre à un petit groupe une intense reconnexion à soi-même, aux autres et au Vivant.
Pour cela, nul nécessité de partir loin. Par sa beauté et sa diversité, la France est l'une des destinations les plus recherchées du monde. Elle regorge d'espaces naturels, de forêts protégées, de sites sacrés, de lieux exceptionnels hors des sentiers battus.
Les voyages répondent à notre soif d'exploration, de découverte et d'apprentissage. Ils développent notre sentiment d'appartenance à la toile de la vie. Les expériences proposées favorisent notre santé en visant le repos, la détente, le ressourcement, et également la convivialité et la joie du moment partagé. Grâce à ces voyages, nous apprenons à adopter une posture qui nous enracine à nos territoires en même temps qu'elle nous élève.
S'inscrire aux escapades sensorielles, aux voyages immersifs ou aux retraites du sensible de notre agence c'est entamer un réel changement de paradigme. En développant notre capacité à nous relier à nous-mêmes, aux autres, à plus grand que nous, nous nourrissons une attitude de coopération.
De quoi revenir à notre quotidien avec la motivation et la joie d'agir en faveur de la préservation de la vie.
Rituel soutenu par la médecine des roses. Crédit photo Julien Fritsch et Naturez-Soi (voyages immersifs en Ardèche, Aude, Alsace...).
Article écrit par Marion Gléréan, fondatrice de l'agence de voyages Nature Profonde.
reliance@nature-profonde.fr - https://www.nature-profonde.fr