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Comment l’observation conduit-elle au non-mental ?

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Question : Comment l’observation conduit-elle au non-mental? Je suis de plus en plus capable d’observer mon corps, mes pensées et mes sentiments, et cela me semble magnifique. Mais les moments de non-pensée sont peu nombreux et très espacés. Quand je vous entends dire “La méditation, c’est l’observation”, j’ai le sentiment de comprendre. Mais quand vous parlez du non-mental, cela n’a pas l’air facile du tout. Pourriez-vous commenter?

Osho: La méditation est un très long pèlerinage. Quand je dis que “la méditation, c’est l’observation”, c’est le début de la méditation. Et quand je dis que “la méditation, c’est le non-mental”, c’est l’accomplissement du pèlerinage. L’observation est le début, et le non-mental est l’accomplissement. L’observation est la méthode pour atteindre le non-mental. Naturellement, vous trouverez l’observation plus facile. C’est proche de vous.

Mais l’observation n’est que la graine, puis vient une longue période d’attente. Pas seulement d’attente, mais de confiance que la graine va germer, qu’elle deviendra un buisson; qu’un jour le printemps arrivera et que le buisson fleurira. Le non-mental est la dernière étape de la floraison.

Planter la graine est bien entendu très facile; c’est en votre pouvoir. Mais faire éclore la fleur est au-delà de vous. Vous pouvez préparer le terrain, mais la fleur viendra d’elle-même; vous ne pourrez pas la forcer à venir. Le printemps est au-delà de votre portée - mais si votre préparation est parfaite, le printemps arrive; c’est absolument garanti.

Votre façon d’avancer est parfaitement bonne. L’observation est le chemin et de temps en temps, vous reconnaissez un moment sans pensée. Ce sont des aperçus de non-mental - mais juste un moment.

Souvenez-vous d’une loi fondamentale: ce qui peut exister un moment peut également devenir éternel. Deux moments ne se produisent jamais ensemble, mais toujours l’un après l’autre. Et si vous pouvez transformer un moment en état sans pensée, c’est que vous avez appris le secret. Alors il n’y a plus d’obstacle, aucune raison pour laquelle vous ne pourriez pas changer le deuxième moment, qui viendra également seul, avec le même potentiel et la même capacité.

Si vous connaissez ce secret, vous avez la clé maîtresse qui peut ouvrir chaque instant en aperçu de non-mental. Le non-mental est l’étape finale, quand le mental disparaît pour toujours et que l’espace sans pensée devient votre réalité intrinsèque. Si ces quelques aperçus se produisent, ils vous montrent que vous êtes sur le bon chemin et que vous utilisez la bonne méthode.
Mais ne soyez pas impatient. L’existence a besoin d’une immense patience. Les mystères ultimes ne se dévoilent qu’à ceux qui ont une immense patience.

Cela me rappelle...
Dans l’ancien Tibet, chaque famille devait respectueusement contribuer à la grande expérience de l’expansion de la conscience. Ainsi la coutume était de confier le premier enfant de la famille à un monastère pour qu’il soit formé à la méditation. Peut-être qu’aucun autre pays n’a fait une aussi vaste expérience de la conscience.
La destruction du Tibet par la Chine communiste est l’une des plus grandes calamités qui soit arrivée à l’humanité. Il ne s’agit pas seulement de ce petit pays, il s’agit d’une grande expérience qui se poursuivait depuis des siècles au Tibet.
Le premier enfant était confié au monastère quand il était très petit, cinq ans ou six tout au plus. Mais on savait que les enfants pouvaient apprendre l’observation plus facilement que les adultes. Les adultes sont déjà totalement abîmés. L’enfant est innocent et l’ardoise de son mental est vide; il est extrêmement facile de lui enseigner la vacuité.
Mais l’entrée d’un enfant dans le monastère était très difficile, en particulier pour un petit enfant. Cela me rappelle un incident... je ne vous en raconte qu’un, mais il s’en est produit des centaines. C’est inévitable.
Un petit enfant de six ans s’en va: sa mère pleure, car pour cet enfant, la vie du monastère sera très ardue.
Le père lui dit: “Ne te retourne pas. Il en va de notre respectabilité. Dans l’histoire de notre famille, pas une seule fois un enfant ne s’est retourné. Quel que soit le test d’entrée dans le monastère - même si ta vie est en danger, ne te retourne pas. Ne pense ni à moi, ni à ta mère et à ses larmes.
“Même si la séparation est douloureuse, nous t’y envoyons avec une grande joie pour que tu puisses faire l’expérience ultime de la conscience. Mais nous savons que tu réussiras tous les tests; tu es notre sang, tu maintiendras donc la dignité de la famille.”
Le petit enfant part sur un cheval et le serviteur sur un autre. Quand la route arrive à un tournant, un immense désir surgit en lui de regarder une dernière fois la maison de sa famille et son jardin. Le père doit être là, la mère doit pleurer... mais il se souvient des paroles de son père, “Ne te retourne pas.”
Il ne se retourne donc pas. Les larmes aux yeux, il passe le tournant. A présent, il ne peut plus voir sa maison et personne ne sait pour combien de temps - peut-être qu’il ne reverra pas sa famille avant des années.
Il arrive au monastère. A la porte du monastère, le père supérieur l’accueille, il le reçoit avec grâce, comme s’il était un adulte, et se prosterne également devant lui. Puis le père supérieur lui dit, “Ta première épreuve sera de rester assis devant la porte les yeux fermés, sans bouger, jusqu’à ce qu’on t’appelle.”
Le petit enfant s’assied devant la porte, les yeux fermés. Les heures passent... et il n’a même pas le droit de bouger. Des mouches se posent sur son visage, mais il ne peut pas les chasser. Le respect que le père supérieur lui a témoigné est en jeu. Il ne pense plus comme un enfant; il est à tel point respecté qu’il doit satisfaire le désir de sa famille, les attentes du père supérieur.
Toute la journée se passe. Les autres moines du monastère commencent même à se sentir désolés pour l’enfant. Affamé, assoiffé... il attend tout simplement.
Ils voient bien que l’enfant est petit, mais qu’il a un grand courage, du cran.
Finalement, comme le soleil se couche, le père supérieur vient le chercher. Il lui dit: “Tu as passé le premier test, mais il y en a bien d’autres en vue. Je respecte ta patience, tu es un si petit enfant. Tu es resté sans bouger, tu n’as même pas ouvert les yeux. Tu n’as pas perdu courage, tu as eu confiance, tu savais qu’on t’appellerait le moment venu.”
Puis, on l’entraîna à l’observation pendant des années. L’enfant ne fut autorisé à revoir ses parent qu’après dix ou vingt ans. Tant qu’il n’aura pas fait l’expérience du non-mental, il n’aura pas l’autorisation de revoir ses parents, sa famille, c’était un critère. Une fois qu’il aura réalisé le non-mental, il pourra retourner dans le monde. Il n’y aura plus de problème.

Une fois qu’un homme est dans un état de non-mental, rien ne le contredit dans son être. Il n’y a pas plus grand pouvoir que le pouvoir du non-mental. Aucun mal ne peut être fait à un tel homme. Aucun attachement, aucune avidité, aucune jalousie, aucune colère, rien ne peut s’élever en lui. Le non-mental est un ciel absolument pur sans aucun nuage.

Vous dites: “Comment l’observation conduit-elle au non-mental?”
Il existe une loi intrinsèque: les pensées n’ont pas de vie propre. Elles sont des parasites; elles vivent parce que vous vous identifiez à elles. Quand vous dites: “Je suis en colère”, vous déversez de l’énergie vitale dans la colère, car vous vous identifiez à elle.

Mais quand vous dites: “Je regarde en moi la colère lancer des éclairs sur l’écran du mental”, vous ne lui donnez plus de vie, de jus, d’énergie. Comme vous n’êtes plus identifié, vous pourrez voir que la colère est totalement impuissante, qu’elle n’a plus d’impact sur vous, qu’elle ne vous change pas, qu’elle ne vous affecte pas. Elle est absolument vide et morte. Elle passera et laissera le ciel propre. L’écran du mental sera vide.

Tout doucement, vous commencez à sortir de vos pensées. C’est là tout le processus de l’observation, du témoin. En d’autres termes - Georges Gurdjieff avait coutume de l’appeler la non-identification - vous n’êtes plus identifié avec vos pensées. Vous vous tenez simplement à distance - indifférent, comme si elles pouvaient être les pensées de n’importe qui. Vous avez brisé la connexion avec elles. Alors seulement vous pouvez les observer.

L’observation requiert une certaine distance. Si vous êtes identifié, il n’y a pas de distance, elles sont trop proches. C’est comme si vous placiez le miroir trop près de vos yeux: vous ne pouvez pas y voir votre visage. Une certaine distance est nécessaire; alors seulement vous pouvez voir votre visage dans le miroir.

Si les pensées sont trop proches de vous, vous ne pouvez pas observer. Vous êtes impressionné, coloré par vos pensées: la colère vous met en colère, l’avidité vous rend avide, la convoitise vous remplit de convoitise, parce qu’il n’y a aucune distance. Elles sont si proches que vous penserez nécessairement que vous ne faites qu’un, vous et vos pensées.

L’observation détruit cette unité et crée une séparation. Plus vous observez, plus la distance est grande. Plus la distance est grande, moins vous donnez d’énergie à vos pensées. Et elles n’ont aucune autre source d’énergie. Elles ne vont pas tarder à mourir, à disparaître. Dans ces moments de disparition, vous aurez les premières visions du non-mental.

C’est de cela dont vous faites l’expérience. Vous dites: “Je suis de plus en plus capable d’observer mon corps, mes pensées, mes sentiments, et cela me semble magnifique.” Ce n’est que le début. Mais ce début est extrêmement beau - le fait d’être juste sur le bon chemin, sans faire même un seul pas, vous donnera une immense joie sans aucune raison.

Et une fois que vous avancez sur le bon chemin, votre béatitude, vos magnifiques expériences deviendront de plus en plus profondes, de plus en plus vastes, avec de nouvelles nuances, de nouvelles fleurs, de nouveaux parfums.

Vous dites, “Mais les moments de non-pensée sont peu nombreux et très espacés.” C’est un grand accomplissement, parce que les gens ne connaissent même pas un seul espace vide. Leurs pensées se déroulent toujours comme aux heures de pointe, pensée sur pensée, pare-chocs contre par parechocs, en ligne continue, que vous soyez éveillé ou endormi. Ce que vous appelez des rêves n’est rien d’autre que des pensées sous forme d’images... car le mental inconscient ne connaît pas le langage alphabétique. Il n’existe aucune école, aucun institut qui enseigne le langage inconscient.

L’inconscient est très primitif, il est comme un petit enfant. Avez-vous observé les livres de vos enfants? Si vous voulez leur enseigner quelque chose, vous devez d’abord faire une grande image. Dans les livres d’enfants, vous trouverez donc des images, des images très colorées avec très peu de texte. L’enfant s’intéresse davantage aux images. Il est primitif, il comprend le langage des images.

Tout doucement, vous associez les images et le langage quand il voit une mangue, il sait que “C’est une mangue”. Et il commence à apprendre que derrière l’image de la mangue, il y a un certain mot qui la décrit. Il s’intéresse à la mangue, mais peu à peu le mot mangue s’y associe. Au fur et à mesure que l’enfant grandit, les images deviennent plus petites et le langage plus important. Au moment où il entre à l’université, les images ont disparu des livres, il ne reste que le langage.

Au fait, cela me rappelle de vous dire que la télévision a ramené l’homme à un stade primitif, car les gens regardent de nouveau des images. Cela crée un danger pour le futur les gens ont déjà arrêté de lire la grande littérature. Qui se soucie de lire quand on peut voir des films à la télévision? C’est un phénomène dangereux, car il y a des choses qui ne peuvent pas être reproduites par les images. La grande littérature ne peut que partiellement être reproduite en images. Le danger, c’est que les gens se mettront à oublier le langage et sa beauté, sa magie. En regardant la télévision, ils redeviendront primitifs.

Aujourd’hui, l’américain moyen regarde la télévision sept heures et demie par jour. Cela va détruire quelque chose que nous avons acquis avec grande difficulté. Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que cet homme qui regarde la télévision sept heures et demie par jour se mette à lire Shakespeare, Kalidas, Rabindranath Tagore, Hermann Hesse, Martin Buber ou Jean-Paul Sartre. Plus la littérature est grande, moins il est possible de la mettre en images.
Les images sont colorées, excitantes, faciles, mais on ne peut pas les comparer au langage. Le futur doit être protégé de bien des choses. Les ordinateurs peuvent détruire le système de mémoire des gens, car il devient inutile. Vous pouvez avoir un ordinateur de la taille d’un paquet de cigarettes dans votre poche. Il contiendra tout ce que vous aurez besoin de connaître. Vous n’avez donc plus besoin de votre propre mémoire; vous appuyez juste sur un bouton et l’ordinateur est prêt à vous donner n’importe quelle information.
L’ordinateur peut détruire tout le système de mémoire de l’humanité. Et il a fallu des siècles pour le développer avec grande difficulté. La télévision peut faire disparaître toute la grande littérature, permettre que des gens comme Shelley ou Byron ne voient plus jamais le jour. On a fait de grandes inventions, mais personne n’a regardé leurs implications. Elles vont conduire toute l’humanité à un état d’arriération mentale.
Ce que vous ressentez est une grande indication que vous êtes sur le bon chemin. C’est toujours une question pour le chercheur. Il n’y a aucune sécurité, aucune assurance, aucune garantie qu’il aille dans la bonne direction. Toutes les dimensions sont ouvertes: comment allez-vous choisir la bonne?

Quels sont les critères? Si vous suivez un chemin, une méthodologie et que cela vous apporte de la joie, plus de sensibilité, plus d’attention et un sentiment de bien-être immense - ceci est le seul critère que vous êtes sur le bon chemin. Si vous êtes plus misérable, en colère, égoïste, avide, plein de convoitise - ceci indique que vous avancez sur un mauvais chemin.
Sur le bon chemin, votre béatitude grandira de plus en plus chaque jour, votre expérience de beaux sentiments deviendra de plus en plus psychédélique, colorée - des couleurs que vous n’aurez jamais vues dans le monde, des parfums que vous n’aurez jamais sentis. Alors, vous pourrez marcher sur ce chemin sans aucune crainte de vous être trompé.
Ces expériences intérieures vous maintiendront toujours sur le bon chemin. Souvenez-vous simplement que si elles grandissent, cela signifie que vous bougez. A présent, vous n’avez que quelques instants d’état sans pensées. Ce n’est pas qu’un simple résultat, c’est une grande réalisation, car les gens ne connaissent même pas un seul instant sans pensées de toute leur vie.
Ces espaces vont grandir.

Alors que vous serez de plus en plus centré, de plus en plus attentif, ces espaces se mettront à grandir. Et le jour n’est pas loin - si vous continuez d’avancer sans vous retourner, sans vous égarer - le jour n’est pas loin où pour la première fois vous ressentirez que les espaces sont devenus si grands que les heures passent et que pas une seule pensée ne s’élève. A présent, vous avez de plus grandes expériences du non-mental. L’accomplissement ultime, c’est quand vous êtes entouré du non-mental vingt-quatre heures par jour.

Cela ne signifie pas que vous ne pouvez pas utiliser votre mental; c’est une idée fausse propagée par ceux qui ne connaissent rien au non-mental. Le non-mental ne signifie pas que vous ne pouvez pas utiliser le mental; cela signifie simplement que le mental ne peut pas vous utiliser.
Le non-mental ne signifie pas que le mental est détruit. Cela signifie simplement que le mental est mis de côté. Vous pouvez le mettre en action à n’importe quel moment, quand vous avez besoin de communiquer avec le monde. Il sera votre serviteur. En cet instant, il est votre maître. Même quand vous êtes assis seul, il n’arrête pas, blablabla - et vous ne pouvez rien faire, vous êtes totalement impuissant.

Le non-mental signifie simplement que le mental a été remis à sa juste place. En tant que serviteur, c’est un grand instrument; mais s’il est le maître, c’est désolant. C’est dangereux. Il détruira toute votre vie.
Le mental n’est qu’un moyen pour communiquer avec les autres. Mais quand vous êtes seul, vous n’en avez pas besoin. Alors, quand vous voulez l’utiliser, utilisez-le. Et souvenez-vous encore d’une chose: quand le mental reste silencieux pendant des heures, il devient frais, jeune, plus créatif, plus sensible, le repos le rajeunit.
Généralement, le mental des gens se met en marche autour des trois ou quatre ans, puis il continue pendant soixante-dix, quatre-vingts ans, sans vacances. Naturellement, ils ne peuvent pas être très créatifs. Ils sont épuisés - et épuisés de bêtises. Dans le monde, des millions de personnes vivent sans aucune créativité. La créativité est l’une des plus grandes expériences de béatitude. Mais leur mental est si fatigué... ils ne sont pas débordants d’énergie.

L’homme non-mental maintient son mental au repos, plein d’énergie, immensément sensible, prêt à sauter dans l’action le moment voulu. Ce n’est pas une coïncidence si les mots commencent à avoir une certaine magie chez ceux qui ont fait l’expérience du non-mental. Quand ils utilisent leur mental, il a un charisme, une force magnétique. Il a une immense spontanéité et la fraîcheur des gouttes de rosée de l’aurore, avant le lever du soleil. Et pour ce qui est de l’expression et de la créativité, le mental est le médium le plus évolué de la nature.
Ainsi, l’homme de méditation - en d’autres termes, l’homme non-mental - change sa prose en poésie. Sans aucun effort, ses mots se remplissent d’une telle autorité qu’ils n’ont plus besoin d’arguments. Ils parlent d’euxmêmes. La force qu’ils contiennent leur donne une vérité évidente. Il n’y a plus aucun besoin de supports logiques, d’écritures. Les paroles d’un homme non-mental recèlent une certitude intrinsèque. Si vous êtes prêt à recevoir et à écouter, vous le ressentirez dans votre coeur: La vérité évidente.

Observez le passé: Gautam Bouddha n’a jamais été contredit par aucun de ses disciples, pas plus que Mahavira ni Jésus. Il y avait quelque chose dans leurs paroles, dans leur présence qui était convainquant. Sans qu’aucun effort ne soit fait pour vous convertir, vous êtes converti. Aucun des grands maîtres n’a été missionnaire; ils n’ont jamais tenté de convertir quiconque, mais ils ont converti des millions de personnes.
C’est un miracle - mais le miracle, c’est un mental reposé, un mental qui est toujours plein d’énergie et qui n’est utilisé que de temps en temps.
Quand je vous parle, je dois utiliser mon mental. La plupart du temps, quand je suis assis dans ma chambre, je l’oublie complètement. Je ne suis qu’un pur silence... et pendant ce temps-là, le mental se repose. Les seuls moments où j’utilise le mental, c’est quand je vous parle. Quand je suis seul, je suis totalement seul, et il n’y a aucun besoin d’utiliser le mental.
Vous dites: “Quand je vous entends dire “La méditation, c’est l’observation”, j’ai le sentiment de comprendre. Mais quand vous parlez du non-mental, cela n’a pas l’air facile du tout.”

La méditation conduit sûrement au non-mental, tout comme chaque rivière va vers l’océan sans aucune carte, sans aucun guide. Chaque rivière, sans exception rejoint finalement l’océan. Chaque méditation, sans exception, rejoint finalement l’état de non-mental.
Naturellement, quand le Gange se promène dans les Himalayas au milieu des montagnes et des vallées, il n’a aucune idée de ce qu’est l’océan, il ne peut pas en concevoir l’existence - mais il avance vers lui, car l’eau a la capacité intrinsèque de trouver toujours l’endroit le plus bas. Et les océans sont les endroits les plus bas... aussi les rivières naissent-elles sur les cimes himalayennes et s’avancent aussitôt vers les lieux qui sont plus bas, et elles finissent nécessairement par trouver l’océan.

Le processus de la méditation est juste l’inverse: elle monte vers les cimes les plus élevées, et la cime ultime, c’est le non-mental. Le non-mental est un mot simple, mais il signifie exactement illumination, libération, libre de toute limitation, expérience de ce qui ne meurt pas, de l’immortalité.
Ce sont de grands mots et je ne veux pas vous effrayer, alors j’utilise un mot simple, le non-mental. Vous connaissez le mental... vous pouvez concevoir un état dans lequel le mental ne fonctionnera pas.
Une fois que ce mental ne fonctionne plus, vous faites partie du mental du cosmos, du mental universel. Quand vous faites partie du mental universel, votre mental individuel fonctionne comme un bon serviteur. Il a reconnu le maître, et il apporte des nouvelles du mental universel à ceux qui sont encore enchaînés par le mental individuel.

Quand je vous parle, en fait, c’est l’univers qui m’utilise. Mes mots ne sont pas mes mots; ils appartiennent à la vérité universelle. C’est là leur pouvoir, leur charisme, leur magie.

Osho - Satyam-Shivam-Sundram

Ce passage est extrait du livre « Aimer Vivre » d’Osho aux éditions Almasta.
Site web : www.almasta.ch

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