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Voilà pourquoi j'ai appris à méditer…

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par Arnaud Riou

J'ai commencé à méditer lorsque j'avais trente ans. J'étais alors de nature anxieuse, facilement irritable et continuellement sous l'emprise d'émotions qui me faisaient perdre ma stabilité. Mes relations amoureuses et professionnelles s'en ressentaient. J'avais de bonnes intentions, mais il me manquait les outils pour pacifier mon mental, stabiliser mon corps et ouvrir mon coeur.

Pendant quinze ans, j'ai reçu les enseignements de maîtres tibétains, de yogis, de sages de différentes traditions. Je les ai rencontré en France, puis en Inde, au Tibet, aux Etats Unis.

Pendant cet apprentissage, j'ai réalisé que la méditation est tout aussi utile que l'action. Comme le silence est aussi utile que la parole, l'expiration que l'inspiration.

Lorsque tout s'agite autour de nous, lorsque nous perdons nos repères, lorsque la violence nous entoure, chacun cherche l'attitude la plus juste. 
La méditation n'est pas opposée à l'action. La méditation inspire l'action, elle lui donne du sens.

Lorsque je médite, je retrouve la paix en moi. Presque instantanément. C’est alors seulement que je peux redevenir confiant dans le monde et dans les êtres humains ; optimiste. Je peux alors me relier à cette source de foi inaltérable.

Arnaud Riou au festival de la Méditaion en janv. 2016 à Paris

Lorsque je médite, mon cœur s’ouvre à nouveau. La peur se dissipe et l’amour retrouve la place qu’il ne devrait jamais perdre. Car le contraire de l’amour n’est pas la haine, mais la peur. C’est ce que m’apprend la méditation. C’est lorsque nous avons peur que nous cessons d’aimer et de croire. C’est lorsque notre cœur s’ouvre à nouveau que nous cessons d’avoir peur.

La méditation me met en lien avec l’instant présent, avec la partie la plus vivante de mon être. Lorsque je médite, mes projections, mes peurs se dissolvent l’une après l’autre pour me permettre de m’ouvrir à un océan plus calme. Au milieu de la tempête, sous les vagues de la surface, le fond de l’océan est toujours calme. En méditant, je me connecte avec le fond de l’océan, la source de l’humanité, et la profondeur de mon amour.

Lorsque je médite, je peux identifier mes émotions. Elles sont là bien sûr ; la peur, la colère… Assez vite, je les regarde danser comme je regarde danser les vagues de la tempête. En prenant ce recul nécessaire, je cesse de m’identifier à elles. Les émotions ne sont pas ma personnalité. Elles ne sont pas mon être profond. Elles me traversent, m’envahissent parfois et je ne peux pas les empêcher de me toucher. En revanche, il ne tient qu’à moi de les dissoudre, de les laisser fondre à la lumière de ma conscience, de ma respiration, de mon calme.

L’action juste ne peut s’épanouir que si elle naît de la profondeur de notre être. Les actes posés sous le coup de la colère ou de la peur ne sont que des réactions émotionnelles, des pulsions. Je les comprends, mais ils ne viennent que de notre partie blessée et ne sont porteurs d’aucune réparation. Les actes posés en réaction provoquent eux mêmes d’autres réactions et d’autres violences. Toutes les guerres sur cette terre l’ont prouvé.

Aujourd’hui, chaque jour, je ressens de la peur et chaque jour je ressens de la tristesse. Aussi, chaque jour je médite et j’offre à mon cœur l’espace dont il a besoin pour se déployer.

Certains en lisant ces lignes pourraient craindre de ne pas savoir méditer, de ne pas savoir par où commencer. Pour ma part, bien sûr, les enseignements reçus des maîtres pendant des années, les livres lus, les retraites me sont précieux aujourd’hui plus que jamais.

Mais l’endroit où vous êtes ici et maintenant est le meilleur endroit pour commencer à méditer. Vous êtes exactement à votre place. Il n’y en a pas d’autre. C’est en vous accueillant vous même là où vous êtes que vous commencerez à générer de la paix.

Il n’y a pas de protocole obligatoire pour méditer ; il n’est pas nécessaire d’être bouddhiste, de croire en Dieu, d’être initié. Il est juste nécessaire d’être humain ; de prendre le temps de quelques respirations. De fermer les yeux. De laisser le corps se détendre.

Il n’y a rien à faire, juste à être. Alors progressivement, la respiration devient plus profonde, l’abdomen se détend, les mâchoires se relaxent et l’esprit s’apaise. Alors progressivement, un espace vide se crée. C’est aussi simple que ça. C’est de cet espace vide que vous vous remplirez de vous. C’est de cet espace vide que naît votre calme, votre confiance et l’inspiration à partir de laquelle les actes justes s’imposeront… Comme une évidence.

Arnaud RIOU anime des groupes depuis 20 ans en France et dans différentes régions du monde. Il est le fondateur de la Voie de l'ACTE Approche Consciente de la Totalité de l'Etre, une approche qui s'inspire d'outils issus de l'art dramatique, de la méditation, des arts martiaux et du chamanisme. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages paru dans 7 pays.

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