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Coupé de tout rapport avec la nature, on devient un tueur.

Krishnamurti

J. Krishnamurti

Si l'on perd le contact avec la nature, on perd le contact avec l'humanité. Coupé de tout rapport avec la nature, on devient un tueur. On peut alors massacrer des bébés phoques, des baleines, des dauphins et des hommes, pour le profit, le "sport", pour sa nourriture ou au nom de la science. La nature se sent alors menacée par vous et vous prive de sa beautée. Vous pourrez effectuer de longues promenades dans les bois ou camper dans des endroits merveilleux, vous resterez un tueur et tout rapport d'amitié avec ces lieux vous sera refusé. Vous n'êtes probablement proche de rien ni de quiconque, qu'il s'agisse de votre femme ou de votre mari. Vous êtes bien trop occupé, pris dans la course des profits et des pertes et dans le cycle de votre propre pensée, de vos plaisirs et de vos douleurs. Vous vivez dans les trénèbres de votre propre isolement et vouloir le fuir vous plonge dans des ténèbres encore plus profondes. Vous ne vous préoccupez que d'une survie à court terme, irréfléchie, que vous soyez accomodant ou violent. Et des milliers d'êtres meurent de faim ou sont massacrés à cause de votre irresponsabilité. Vous abandonnez la marche de ce monde aux politiciens corrompus et menteurs, aux intellectuels, aux spécialistes. Etant vous -mêmes dépourvu d'intégrité, vous édifiez une société immorale, malhonnête, qui repose sur l'égoïsme absolu. Et quand vous tentez de fuir cet univers dont vous êtes seul responsable, c'est pour aller sur les plages, dans les bois ou faire du "sport" avec un fusil.
Il est possible que vous sachiez tout cela, mais cette connaissance ne peut nullement vous transformer. Ce n'est qu'en éprouvant le sentiment de faire partie intégrante du tout que vous serez relié à l'univers. (Le journal de Krishnamurti, le 4 avril 1975)

La paix est un état d'esprit indissolublement lié à l'amour.

Les êtres humains aiment tuer, soit les autres humains, soit les animaux qu'il s'agisse d'un daim des forêts aux grands yeux inoffensifs, ou d'un tigre venant d'attaquer le bétail. On écrase délibérément un serpent sur la route, on prend au piège les loups ou les coyottes. Des gens très bien vêtus et très gais s'en vont avec leurs précieux fusils tuer des oiseaux qui, l'instant d'avant, chantaient encore. Un jeune garçon tue un geai bleu caquetant avec un revolver à plomb et parmi ses aînés, nul n'a le moindre mot de pitié, et personne ne le gronde; tous, au contraire, le félicitent d'être si fin tireur. Tuer au nom du soi-disant sport, au nom de son pays ou de la paix, ou pour la nourriture - il n'y a pas de grande différence entre tout cela. Toute justification est vaine. Il n'est qu'une règle absolue : ne jamais tuer. Pour l'Occidental, les animaux n'existent qu'en fonction de son estomac, ou en vue du plaisir de tuer, ou simplement pour la fourrure qu'ils procurent. Et à l'Oriental, on enseigne depuis des siècles, à travers des générations, de ne pas tuer, d'avoir pitié et compassion envers les animaux. Ici les animaux n'ont pas d'âme, on peut les tuer impunément tandis que là-bas, ils en ont une, alors réfléchissez et laissez votre coeur connaître l'amour. Manger la chair des animaux est considéré dans toute une partie du monde comme normal et naturel, l'Eglise et la publicité nous y encouragent. Ailleurs il n'en est pas de même; les gens réfléchis et religieux n'en mangent jamais, la tradition et la culture s'y opposent. Mais cela aussi est en train de s'effondrer. En Occident, on a toujours tué au nom de Dieu et de la Patrie et il en est partout ainsi. La tuerie s'étend partout. Presque du jour au lendemain, les anciennes cultures sont balayées et l'efficience, la cruauté et tous les moyens de destruction sont soigneusement alimentés et renforcés.
La paix ne dépend ni de l'homme politique ni de l'homme d'Eglise non plus que de l'avocat ou du policier. La paix est un état d'esprit indissolublement lié à l'amour.

Commentaires sur la vie, volume 2, J. Krishnamurti