meditationfrance, méditation, tantra, connaissance de soi
Les dossiers d'actualité de Meditationfrance

L’importance de l’écologie dans la spiritualité

écologie

A travers une voie spirituelle authentique, nous nous engageons dans un travail qui nous rapproche, un jour ou l’autre, des questions liées à l’écologie. Et si parfois ce travail se fait presque à notre insu, au fur et à mesure de notre cheminement, nous devenons graduellement plus conscient de notre être et de ce qui nous entoure.

La voie spirituelle, par ces temps de repli, de silence et des lieux de retraite, nous replonge en nous-même et dans la nature qui nous entoure.

C’est un sujet m’est finalement cher, car j’aime la nature, la nourriture et les hommes travaillant la terre. Et je dirais presque ce sujet m’est « chair » car il est entrelacé avec nos êtres profonds et notre chère terre.

En nous reconnectant à la nature, nous nous reconnectons à nous-mêmes. Car nous faisons partie intégrante de notre environnement. Les nuages, le soleil, les graines, la pluie, les animaux… Tout l’écosystème nous place dans une situation d’interdépendance. Et lorsque je mange mon pain, pour reprendre une image de Thich Nhath Han, je mange aussi un morceau de nuage, bois de l’eau de la rivière et touche presque la terre et le blé qui y pousse. Je peux alors remercier le nuage, l’eau, la terre, le blé pour me nourrir et me donner leur force.

Pourtant nos modes de vie citadin et l’alimentation de masse moderne en nous éloignant des lieux des productions - des fermes - nous ont fait oublié certains éléments qui tombaient alors sous notre bon sens. Doucement – si l’on peut dire - nous avons appris à manger des aliments préparés de manière industrielle et trop souvent liés à des modes de culture intensive. Ce que nous mangeons, nous connecte ou nous déconnecte de la terre. Et a un impact direct sur « notre maison », la terre. Celle qui est justement « mère veilleuse ». Ici et maintenant avec notre « mère veilleuse », nous sommes au cœur de ce qu’est l’écologie, le soin de notre maison, notre terre.

Sur cette maison, en choisissant de consommer certains produits, nous avons un impact direct sur notre environnement. Mais aussi sur les conditions de travail des hommes. Nos achats et nos modes de consommation conditionnent le monde dans lequel nous vivons.

écologie

En ce sens, je pense que le signe d’une voie spirituelle ouverte, est bien de nous ramener à notre intériorité mais sans omettre la réalité écologique dans laquelle nous vivons et celle de nos engagements dans le monde. Etre plus conscient nous engage finalement encore plus. Les yeux et les sens intérieurs s’ouvrent dans un chemin spirituel et nous pouvons alors difficilement ignorer ce qui nous entoure à l’extérieur. D’autant plus à l’époque actuelle et avec l’accès à l’information dont nous disposons. L’ère de la connaissance – de la noosphère chère à Teilhard de Chardin* - engendre finalement la responsabilité collective.

* Teilhard de Chardin / 1881 – 1955 / prêtre jésuite français, chercheur, paléontologue, théologien et philosophe.

Nous pouvons presque dire que soit nous courrons à notre perte tous ensemble, soit nous nous en sortons tous ensemble. Notre destin, celui de nos enfants, celui de notre terre et de l’ensemble du vivant, est intrinsèquement lié. Et si l’aventure humaine devait échouer, l’aventure de la vie, elle ne s’arrêtera pas (thème chère à Théodore Monod*). Mais j’ai envie de faire confiance dans l’incroyable intelligence humaine pour connaître ce sursaut et changer de modèle face aux enjeux écologiques auxquels nous devons répondre. Si cette prise de conscience peut venir de l’extérieur, elle vient également du plus profond de notre intériorité devant le mystère et la beauté de la vie à préserver.

A ce niveau plus individuel, dans nos modes de vie, nous ne pouvons, certes, pas choisir tout ce que nous mangeons, mais nous pouvons du moins être conscient en nous nourrissant. Et lorsque par exemple nous prenons / recevons la vie, avoir un instant de gratitude pour la force venant de notre terre.

Nous pouvons ainsi dans notre travail spirituel réconcilier la dimension intime, intérieure, et extérieur à travers nos actes de consommation. Et ensuite plus largement élargir la conscience que nous avons de notre aventure collective terrestre. La spiritualité et l’écologie sont ainsi deux sœurs qui nous accompagnent sur notre chemin au quotidien.

* Théodore Monod / 1902 – 2000 / scientifique naturaliste biologiste, explorateur, érudit et humaniste français.

Laurent Muratet

Meditationfrance a reçu la permission de l'auteur pour cette publication.
Cet article a été publié en 2018 par la Maison de Tobie et sur le site web de l'auteur www.laurentmuratet.com