Les dossiers d'actualité de Meditationfrance
Confusion sur la méditation
par Osho
La concentration, la discipline du Yoga ainsi que les autres méthodes pour psalmodier les mantras renforcent toutes votre mental.
Elle rendent plus fort, plus à même d'utiliser les pouvoirs qui sont dans votre subconscient, dans votre inconscient, dans votre inconscient collectif. Si vous n'êtes pas conscient - et vous n'êtes pas conscient - c'est comme donner une épée, une épée nue à un enfant pour qu'il joue avec. Il va, soit se blesser, soit tuer quelqu'un, mais quelque chose de mal arrivera. Vous ne pouvez pas concevoir que quoi que ce soit de bon va en sortir.
Souvenez-vous, la concentration n'est pas la méditation, parce que la concentration est une discipline du mental alors que la méditation c'est mettre de côté le mental.
En fait le mot français méditation n'est pas le mot juste, parce qu'en occident, rien de semblable à la méditation ne s'est jamais produit. Le mot Sanscrit est dhyana . Le problème était identique lorsque les moines de Bouddhiste sont allés en Chine; ils ne pouvaient pas trouver le mot juste pour traduire dhyana en chinois, aussi ils ont écrit dhyana , qui en chinois sonnait comme zana . D'où le mot japonais Zen ; c'est une transformation du mot dhyana .
Le mot méditation donne de nouveau une fausse idée, comme si vous méditez sur quelque chose, comme si la méditation est une activité, pas tellement différente de la concentration. Vous vous concentrez sur quelque chose, vous contemplez quelque chose, vous méditez sur quelque chose, mais vous êtes toujours concerné par quelque chose . Ce qu'est dhyana , c'est laisser tomber tous les objets, laisser tomber quoi que ce soit sur lequel vous pouvez vous concentrer, que vous pouvez contempler, sur lequel vous pouvez méditer; lâchez tout. Rien ne reste, que celui qui se concentrait, que celui qui contemplait.
Cette pure conscience est dhyana .
En français il n'y a aucun mot juste, vous devez donc comprendre que nous utilisons méditation en lieu et place de dhyana .
Dhyana signifie un état d'être où il n'y a aucune pensé, aucun objet, aucun rêve, aucun désir, rien, juste le vide. Dans ce vide vous vous rencontrez, vous vous re-connaissez. Vous découvrez la vérité, vous découvrez votre subjectivité, c'est un silence parfait.
Il existe des méthodes pour mettre le mental de côté, de même qu'il existe des méthodes pour discipliner le mental. Mais en occident et qui plus est aux États-Unis... car si l'occident est minable, les États-Unis sont les plus minables de tous. J'ai consulté des livres américains, pas récemment, voilà quatre ans que je n'ai pas touché un livre; mais tous les livres qui sont des best-sellers aux États-unis, ont d'une façon ou d'une autre pour sujet, comment renforcer sa volonté, comment influencer les gens et gagner des amis, comment devenir riche, le mental versus la matière... mais tous parlent de la discipline du mental.
Certainement si vous disciplinez le mental, vous êtes un meilleur concurrent; vous pouvez plus facilement accomplir vos ambitions, vous pouvez plus facilement manipuler les gens, vous pouvez plus facilement exploiter les gens, vous pouvez utiliser les autres comme un moyen à votre fin. Friedrich Nietzsche a écrit un livre: "La Volonté de Puissance". C'est l'essence même de tout l'effort occidental. La volonté de pouvoir. La volonté de pouvoir nécessite tout d'abord de la volonté et la volonté est un autre nom pour la discipline du mental, une cristallisation. Non, ces méthodes ne feront pas l'affaire. Vous devez apprendre des méthodes pour mettre le mental de côté. Il est déjà trop puissant, ne le rendez pas plus puissant, parce que vous nourrissez votre propre ennemi, il est déjà cristallisé et votre école, votre collège, votre université, tous participent à le rendre puissant.
Entraînez le mental à la concentration est très difficile parce qu'il ne cesse de se révolter, il ne cesse de retomber dans ses vieilles habitudes. Vous le ramenez et de nouveau il s'échappe. Vous le ramenez à nouveau sur sujet sur lequel vous vous concentriez et soudain vous constatez que vous pensez à quelque chose d'autre; vous avez oublié ce sur quoi vous vous concentriez. Ce n'est pas un travail facile, mais mettre le mental de côté est une chose très simple… pas difficile du tout. Tout ce que vous devez faire est d'observer. Quoi qu'il se passe dans votre mental, ne vous immiscez pas, n'essayez pas de l'arrêter. Ne faites rien, parce que quoi que vous faites deviendra une discipline; ne faites donc rien du tout. Observez simplement.
Observer n'est pas un faire . De même que vous observez un coucher du soleil, les nuages dans le ciel ou les gens passant dans la rue, observez le trafic des pensées, des rêves, des cauchemars, qu'ils soient appropriés, sans rapport, cohérents, inconséquents, quoi que ce soit qui se passe, observez et c'est toujours l'heure de pointe ! Observez simplement, vous êtes là, à côté, insouciant.
Soyez vigilant. Cela ne vous regarde pas, si l'avidité est là, laissez-la être; si la colère est là, laissez-la être. Qui êtes-vous pour vous immiscer ? Pourquoi êtes-vous si identifié avec votre mental ? Pourquoi commencez-vous à penser: "je suis... avide, je suis en colère ?" Il y a seulement une pensée de colère qui passe, laissez-la passer; observez simplement.
Cette simple méthodologie d'observer le mental, que vous n'avez rien à faire avec lui.... La plupart de ses pensées ne sont pas les vôtres, mais celles de vos parents, de vos enseignants, de vos amis, des livres, des films, de la télévision, des journaux. Comptez simplement combien de pensées sont véritablement les vôtre et vous serez étonné, pas une seule pensée n'est la vôtre en propre. Toutes viennent d'autres sources, toutes sont empruntées, déposées en vous par d'autres, ou sottement déposées par vous-même en vous-même, mais aucune n'est la vôtre.
Le mental est là, fonctionnant comme un ordinateur; littéralement c'est un bio ordinateur. Vous ne vous identifiez pas avec un ordinateur. Si l'ordinateur chauffe, vous ne chauffez pas, si l'ordinateur se met en colère et commence à donner des signaux avec des mots grossiers, vous ne vous inquiétez pas. Vous constatez ce qui ne va pas, là où quelque chose cloche, mais vous restez détaché.
Juste un petit tour de main ... je ne peux pas même l'appeler une méthode parce que cela le rend pesant; je l'appelle un tour de main. Simplement en le pratiquant, tout d'un coup un jour vous êtes soudain capable de le faire. Vous échouerez de nombreuses fois, nul besoin de vous faire de souci, aucune inquiétude à avoir … rien n'est perdu, c'est naturel. Mais simplement en le pratiquant, un jour c'est là. Une fois qu'il s'est produit, une fois que vous avez été, même pour un court instant, l'observateur, vous savez maintenant comment le devenir, comment être l'observateur sur les collines, loin. Tout le mental est là, en bas, très loin, dans la vallée sombre et vous ne devez rien faire à son sujet.
La chose la plus étrange à propos du mental est: si vous devenez un observateur il se met à disparaître. De même que la lumière disperse l'obscurité, le fait d'être vigilant disperse le mental, ses pensées, tout son bazar.
La méditation est donc simplement le fait d'être vigilant, d'être conscient et cela se révèle, cela n'a rien à voir avec inventer. Rien n'est inventé, se découvre simplement ce qui est là. Et qu'y a-t-il là ? Vous entrez et vous trouvez un vide infini, énormément beau, si silencieux, si plein de lumière, si parfumé. Vous êtes entré dans le royaume de Dieu, dit avec mes mots, vous êtes entré dans l'état de Dieu.
Une fois que vous êtes allé dans cet espace, vous en sortez et vous êtes une personne totalement nouvelle, un nouvel homme. Maintenant vous avez votre visage originel. Tous les masques ont disparu, vous vivrez dans le même monde, mais pas de la même manière, vous serez parmi les mêmes gens, mais pas avec la même attitude ni avec la même approche. Vous vivrez comme un lotus dans l'eau; dans l'eau, mais absolument intouché par l'eau.
Osho - Extrait du livre From Unconsciousness to Consciousness
Pour continuer sur le sujet, lire méprises sur la méditation