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Un voyage spirituel à Bali, l’île des Dieux
par Eric Grange, directeur et fondateur d'OASIS, l’Éveil aux Mondes.
Les voyages spirituels ?
Eric Grange connaît bien le sujet puisqu’il est directeur et fondateur d’Oasis, l’Éveil aux Mondes, la première agence de voyages spécialisée dans les voyages initiatiques et voyages en conscience. Après 30 ans de voyages spirituels il se sent appelé à transmettre son témoignage de vie et publie son premier roman initiatique « Et mon cœur se remit à battre ».
Eric Grange a toujours été attiré par les spiritualités d’ailleurs et les modèles sociétaux équilibrés par des pratiques ancestrales. Bali est l’une des destinations qui l’a profondément marqué grâce notamment aux bienfaits des traditions autochtones dédiées à l’harmonie cœur-corps-esprit qu’il a expérimenté et qui lui a permis de grandir en sagesse. Touché par la grâce divine qui exhale de la si justement nommée « île des Dieux », il nous emmène à la rencontre d’une tradition spirituelle préservée et profondément ancrée dans la vie quotidienne des balinais.
Située entre Java et Lombok, Bali est une île indonésienne qui fait partie de l’archipel de la Sonde. Sa superficie est de 5 637 km2, ce qui correspond environ à la surface d’un rectangle de 80 km sur 120. Elle compte un peu plus de 3 millions d’habitants. Il s’agit d’une petite enclave hindoue dans le plus grand des pays musulmans. On y trouve plus de 10 000 temples !
Bien plus qu’un lieu et qu’une destination, le voyageur découvre un système social entièrement fondé sur le « tri hita karana », c’est-à-dire la relation à soi et aux autres, la relation à l’environnement et la relation à Dieu.
Il semble souhaitable que l’Occidental désireux de faire un voyage spirituel, prenne le temps, à l’instar d’Éric Grange de s’immerger dans l’atmosphère subtile de l’île :
« À mon arrivée, dit-il, mon cœur s’est grand ouvert. J’ai cru que cela était dû à la délicieuse odeur des frangipaniers ou des boutons de girofle, à la douceur du climat tropical… peut-être aussi au spectacle des chauffeurs de taxi regroupés et assis au sol qui discutaient entre eux paisiblement. Petit à petit, j’ai réalisé que je ressentais l’infinie douceur d’un puissant vortex où tout était dédié aux Dieux.
Les habitants de l’île des Dieux sont sereins et souriants, et notre regard s’élève à la vue des volcans et des rizières verdoyantes. On ne regarde pas sa montre, on vit au rythme de la nature et des nombreuses cérémonies religieuses célébrées quotidiennement. Ici, chaque rencontre commence par un sourire et signe de la main, un “Namasté” ! Bienvenue à Bali, Ȋle des Dieux ! »
À chaque coin de rue le voyageur observe les paniers d’offrandes et les autels installés dans les jardins. Il ne tarde pas à se faire masser, ce qui fait partie de l’hygiène corporelle et spirituelle des Balinais. Il ressort plus léger, comme purgé de ses vieilles énergies.
Pour une purification plus efficace, il lui sera sans doute suggéré de se rendre au temple de Tirta Empul, dédié à Shiva, Vishnou et Brahma ; il s’y trouve un bassin auquel aboutissent treize sources sacrées. Selon sa pathologie, le voyageur se place sous l’une d’elles en récitant un mantra et boit son eau en la recueillant avec les mains.
Comment la guérison est-elle envisagée à Bali ?
Les facteurs environnementaux jouent un rôle important. Les Balinais étant animistes, ils perçoivent, parallèlement à la manifestation physique une multitude d’esprits qui peuvent aider ou nuire. Bhutas et kalas, forces démoniaques, apporteront la maladie si les hommages ne leur sont pas correctement rendus.
L’un des principes centraux de la sagesse balinaise est beneda rua, la relation entre le microcosme et le macrocosme qui se reflètent mutuellement et dont le déséquilibre peut être pathogène. La composition tripartite du corps physique – tête, corps et pieds – se retrouve dans l’architecture des temples et des maisons familiales, dans l’organisation de chaque village – habitations, travail, temple –, dans la structure de l’île – plages, rizières, volcans –, et même dans celle du cosmos avec les mondes supérieur, médian et inférieur.
Par ailleurs, l’individu étant défini par sa relation aux autres, la guérison ne peut être considérée comme un phénomène purement individuel ; le plus souvent l’ensemble de la famille participe à une consultation.
Les guérisseurs balinais
Il est probable qu’assez rapidement le voyageur rencontre un thérapeute traditionnel, un balian. Il entre alors dans une alliance avec les Dieux.
Trois influences président aux thérapies :
- L’hindouisme, qui apporte une vision philosophique du monde.
- Le bouddhisme, autrefois présent à Bali, traite la maladie par l’intrusion chirurgicale et possède des influences tantriques centrées sur la magie.
- La médecine chinoise des énergies applique les préceptes du livre sacré, le lontar, avec lequel la magie initiale des peuples autochtones a fusionné.
Des points de départ aussi divers ont engendré un système médical hétéroclite, il existe donc plusieurs types de balians, dont voici les trois principaux :
- Le balian ketakson agit comme un canal entre Dieu et le patient. Il invoque l’esprit d’une personne décédée, et transmet à la famille des informations sur les types d’offrandes adéquats.
- Le Paica balian est un médium. Il reçoit des objets qui se matérialisent et sont utilisés pendant les séances. Ces corps rituels apparaissent et disparaissent d’eux-mêmes, et peuvent se manifester pendant un maximum de cinq ans.
- L’Usada balian, l’aspirant balian – ou encore la personne qui reçoit la connaissance divine au cours d’une maladie grave – approfondit ses connaissances en étudiant les lontars. Il s’initie simultanément aux magies blanche et noire.
Si quelqu’un provoque un accident, il pourra, en compagnie de sa victime faire l’objet d’un rituel tendant à les délivrer de leurs karmas croisés. L’officiant sera un « pédanta » ou grand prêtre appartenant à la caste supérieure.
De retour chez lui, le voyageur retrouve un pays tourmenté, arc-bouté sur les influences des derniers siècles, déchiré par la dualité entre science et religion ; viennent s’y greffer le réchauffement climatique, les pandémies ; beaucoup s’en désespèrent, le voyageur, lui, perçoit des bulles d’espoir. S’impose à lui le besoin de s’arrêter, et d’explorer la verticalité. Il constate avec bonheur l’intérêt occidental pour la méditation, de nombreux groupes se constituent auxquels adhèrent parfois des athées proclamés… Il a acquis assez d’autonomie pour se recueillir seul, mais il souhaite peut-être l’échange avec des personnes dont la quête est similaire à la sienne ; le voyage l’a initié à reconnaître l’authenticité, il saura écarter les manipulateurs et autres faux prophètes.
Il développera son sens intuitif et, comme les Balinais, cherchera, sous des formes qui lui appartiennent, à se relier journellement, au mystère qui nous dépasse.
Liens utiles :
- En savoir plus sur l’agence de voyages spirituels Oasis, l’Éveil aux Mondes :
www.oasis-voyages.com/
- Connaître les formalités nécessaires pour faire un voyage à Bali :
id.ambafrance.org/-Francais-
Crédit photos : Eric GRANGE